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État d’urgence et COP21 : les militants écolos privés de manifestation

Comme partout en France, la préfecture du Rhône a interdit le rassemblement citoyen prévu à Lyon, alors que la conférence sur le climat s’ouvre dimanche à Paris. Une décision motivée par un souci de sécurité mais critiquée par les militants.

Interdiction de manifester. La Marche pour le climat prévue à Lyon ce samedi 28 novembre a été proscrite par arrêté préfectoral. Les militants écologistes s'insurgent contre l'annulation de "cette marche citoyenne pacifique et non violente".

L'association Alternatiba se désole que la société civile ne puisse "faire entendre sa voix" à l'orée d'une conférence internationale pourtant fondamentale pour le futur de notre planète.

Des manifestations interdites partout en France

La préfecture rappelle que cette décision n'est pas spécifique au département du Rhône. Les différentes marches organisées à Paris, Marseille ou Montpellier connaissent le même sort. Une consigne émanant du ministère de l'Intérieur demande en effet d'interdire toutes les manifestations en France de samedi à lundi inclus, comme le précise le communiqué publié mercredi. L'ensemble des préfets de France ont donc pris leurs dispositions. Les forces de l'ordre étant mobilisées en masse pour accueillir les quelque 150 chefs d'Etat présents dans la capitale pour la COP21, la sécurité des manifestants était difficile à assurer.

"Dans le contexte de l'état d'urgence et en raison du déroulement de la COP21, le Gouvernement a décidé que devraient être interdites, samedi 28, dimanche 29 et lundi 30 novembre, toutes les manifestations sur la voie publique, à l'exception toutefois de celles en hommage aux victimes des attentats du 13 novembre. Michel Delpuech, préfet de la région Rhône-Alpes, préfet du Rhône, a pris un arrêté préfectoral dans ce sens."

Une chaîne humaine pour interpeller les dirigeants

Mais Alternatiba pointe le maintien "des grandes démonstrations commerciales en extérieur comme le marché de Noël ou la fête du beaujolais". Alors même que, selon l'association, ces dernières "posent des problèmes de sécurité autrement plus préoccupants qu’une marche citoyenne pacifique et non violente".

La préfecture comprend la frustration des militants et reconnaît l'enjeu de leur mobilisation. Dans l'idée, elle se dit favorable à "cette marche pacifique, citoyenne et revendicative dans le bon sens du terme", mais déplore en revanche les polémiques. L'état d'urgence n'est pas un alibi pour interdire la manifestation, justifie la préfecture, assurant que cette décision n'a pas été prise de gaieté de cœur mais par impératif sécuritaire, "un peu comme pour la Fête des lumières".

Reste que les militants se sentent lésés au moment même où leur influence sur l'avenir de la planète aurait pu être la plus forte. Déterminés à faire entendre leur voix même en cette période si particulière pour le pays, ils organisent une action de repli. Une chaîne humaine synchronisée avec celles de Paris et de Marseille remplacera ce dimanche midi la manifestation initialement prévue ce samedi.

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