Les protestants choqués par les propos de Wertenschlag

Dernière en date, celle de Marcel Ma Noël, représentant de l'Eglise Réformée, principale église protestante de France. Nous publions son communiqué en intégralité.

COMMUNIQUE
du président de l'Eglise Réformée de France

D'après un article de LYON CAPITALE (n° 604, p. 5) Monsieur le grand rabbin Wertenschlag aurait expliqué le refus du président du Conseil presbytéral de l'Eglise réformée de Lyon de signer le texte interreligieux condamnant le mariage civil homosexuel par ces mots : "Ils ont des pasteurs homosexuels, c'est pour ça qu'ils n'ont pas signé. Ils ne voulaient pas créer des mouvements à l'intérieur de leur communauté."

Il me revient de protester contre cette déclaration.

D'abord parce qu'elle est totalement infondée. Notre Eglise est en effet une de celles - avec plusieurs Eglises luthériennes et réformées en France - qui ont ouvert le débat sur "Eglise et homosexualité", Bible en main et à l'écoute des questions posées et des souffrances exprimées. Certes, notre but n'est pas de dire la Loi civile, mais d'écouter, de faire comprendre, d'accompagner, d'éclairer si possible. C'est cette attitude qui préside toujours au débat élargi à toutes les questions qui touchent la famille moderne qui connaîtra un temps fort lors de notre prochain synode national.

Ensuite parce que chacun peut voir le danger d'une attitude qui consiste à désigner publiquement des homosexuels - ou des personnes supposées telles - pour les discréditer : va-t-on enquêter, soupçonner, ... se mettre à les ficher ?

Il est peut-être encore temps de refuser les conduites qui - de part et d'autre - refusent l'écoute et le respect de l'autre et qui - à coup de lobbying ou d'oukases - cherchent à fermer un débat qui aurait au contraire besoin d'être largement et librement ouvert dans la société française. Pour que les droits des personnes soient respectés. Pour que la diversité sexuelle ne soit pas refusée. Pour que, en ce qui concerne l'adoption, les droits de l'enfant priment.

Nos contemporains - et parmi eux spécialement la jeunesse - ont assurément besoin de repères pour se construire et construire leur famille : mais certainement pas ceux de l'intolérance, de la discrimination et de l'exclusion.

Marcel Manoël
Pasteur, Président du Conseil national

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