Un siphon de chantilly lyonnais à l’origine du décès d’une blogueuse

Le 17 juin dernier, la blogueuse fitness Rebecca Burger est décédée à Mulhouse suite à l’explosion de son siphon à chantilly. Pourtant Ard’Time, la marque de l’appareil en question, dont la société se situe à Tassin-la-Demi-Lune, avait déjà fait l’objet d’un rappel en 2013.

Dimanche 18 juin, la jeune blogueuse Rebecca Burger est décédée suite à un arrêt cardiaque. L’accident paraît improbable et pourtant… En voulant utiliser son siphon à chantilly, la jeune femme ne s’attendait pas à ce que la tête en plastique explose. L’embout aurait ainsi frappé le thorax de la blogueuse, provoquant un arrêt cardiaque. Malgré une intervention des secours, la trentenaire a succombé. Une photo de siphon a été postée par un proche de la victime sur son compte Instagram. L’image était légendée ainsi : “Voici un exemple de siphon à chantilly qui a explosé et percuté le thorax de Rebecca, entraînant son décès. Précision : le siphon qui a engendré sa mort quant à lui était mis sous scellé. N'utilisez pas ce genre d'ustensile chez vous ! Plusieurs dizaines de milliers d'appareils défectueux sont encore en circulation.” Le siphon ayant causé la mort de la jeune femme se trouvait être un appareil défectueux de la marque Ard’Time, de la société F2J.COM. La marque avait déjà dû être retirée du marché.

160 000 exemplaires vendus entre 2010 et 2013

Des produits de qualité, des matériaux rigoureusement sélectionnés, des contrôles, le tout permettant de garantir “le zéro défaut”. Ces paroles, ce sont celles de la marque Ard’Time détenue par la société F2J.COM basée à Tassin-la-Demi-Lune. Ces mots contrastent tout de même avec la réalité des faits. 19 modèles de siphon de la marque sont considérés comme défectueux et ont fait l’objet d’un rappel en 2013. En 2014, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes indiquait que 160 000 exemplaires de ces objets avaient été vendus entre mai 2010 et mars 2013. Les siphons en question ont été distribués par de multiples enseignes – Auchan, Leclerc, Cora, Système U, Intermarché… “En l’espace de quatre ans, nous avons comptabilisé plus de vingt accidents avec le siphon Ard’Time”, détaille 60 Millions de Consommateurs. L’entreprise tassilunoise n’est pas la seule à être concernée par des appareils défectueux. Le magazine rappelle qu’environ 60 accidents ont eu lieu à cause de ces siphons culinaires, entraînant de graves blessures, comme la perte d’un œil, des acouphènes, des dents cassées ainsi que diverses fractures.

“À ce stade rien ne permet d’établir un lien entre cet accident et notre marque”

Sur son site Internet, Ard’time informe les consommateurs de la dangerosité du siphon produit entre 2010 et 2013 : “Suite à différents incidents mettant en évidence un risque d’éclatement de la tête en plastique de nos siphons Ard’time, nous procédons au rappel de ces produits.” Dans un communiqué transmis à Lyon Capitale, la marque explique avoir “immédiatement cessé la commercialisation de ces produits et fait procéder sous le contrôle de la DGCCRF et d’huissiers à un retrait des produits des points de vente et à leur destruction physique”. Consciente du drame qui vient de se produire, la société tassilunoise déplore cet accident. “Même si à ce stade rien ne permet d’établir un lien entre cet accident et notre marque”, continue l’entreprise. Ard’time explique avoir mené “une campagne massive d’information” afin de prévenir le consommateur de la dangerosité du produit. L’entreprise aurait d’ailleurs contacté plus de 100 000 consommateurs et détenteurs de siphons. Ard’time reste tout de même conscient que toucher l’ensemble des clients n’est pas une mince affaire. La marque invite ainsi les consommateurs à en parler autour d’eux afin d’éviter un nouveau drame.

“La communication (…) n’a pas réussi à toucher la totalité des consommateurs concernés”

La prévention et la communication ont-elles été suffisantes quant à la dangerosité de ces produits ? La question se pose de nouveau suite à ce drame. La DGCCRF s’est, quant à elle, réunie aujourd’hui. Elle a décrété qu’il fallait de nouveau mettre en lumière les défaillances de ces produits afin d’éviter d’autres drames du genre. Elle souhaite “renouveler ses conseils de prudence concernant l’utilisation de ce type de produits et inviter les consommateurs à s’assurer que les produits qu’ils détiennent n’ont pas fait l’objet d’un rappel et d’un retrait du marché”. Après avoir mené plusieurs enquêtes en 2015 concernant les siphons culinaires, la DGCCRF avait alors analysé 11 échantillons de siphons, sur la base des exigences définies par la norme spécifique, avant de relever à chaque fois des non-conformités formelles. La direction a tout de même admis que la campagne d’information faite au sujet de la dangerosité de ces outils n’avait pas été suffisante : “La communication effectuée par les fabricants et les distributeurs n’a pas réussi à toucher la totalité des consommateurs concernés, comme en témoignent les accidents survenus par la suite.” Selon le site LCI, une enquête serait en cours pour connaître les circonstances exactes du décès de la jeune femme.

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