demandeurs d'asile
Demandeurs d’asile roumains à Lyon ©JEAN-PHILIPPE KSIAZEK / AFP

Projet de loi asile : les associations lyonnaises se mobilisent

La salle Moissonier de la Bourse du Travail accueillait hier soir de nombreux militants d’associations lyonnaises venus écouter l’analyse du projet de la loi immigration-asile. Deux avocates ont pris la parole pour dénoncer les dérives du projet de loi.

La salle était pleine ce mercredi soir à 19h, à la Bourse du Travail. Hélène Bertrand, de l’association RESF 69 a rappelé qu’une trentaine d’associations et collectifs se mobilisaient pour demander le retrait immédiat du projet de loi. Présentée le 21 février devant le Conseil des ministres, la "loi immigration-asile" prévoit d’importantes modifications quant aux démarches pour les migrants et les demandeurs d’asile. Flor Tercero, avocate toulousaine et représentante du Groupe d’information et de soutien aux immigrés, et Marie-Noëlle Fréry, avocate lyonnaise et membre du syndicat des avocats de France ont présenté tour à tour les dérives que comporteraient la loi immigration-asile si elle venait à être appliquée.

Une manifestation le 10 mars

"Je trouve exceptionnel qu’autant de gens se mobilisent ensemble, encore plus sur un sujet comme l’immigration." C’est ainsi que Marie-Noëlle Fréry, défenseuse du droit des immigrés, a entamé son intervention. "Il s’agit là de créer des clandestins supplémentaires, multiplier les déboutés et ne plus respecter la Convention de Genève ratifiée par la France", poursuit-elle. Hors de question pour l’avocate de laisser passer une telle loi qui réduirait drastiquement les délais permettant aux immigrés de faire des recours contre les décisions d’expulsions et qui voudrait allonger les durées légales de détention en centre de rétention administrative. Les multiples associations présentes ont appelé à une manifestation samedi 10 mars à 14h30 sur la place des Terreaux pour demander le retrait immédiat du projet de loi.

"Bafouer le droit"

Les avocates ont décrypté les principales mesures de la loi, comme l’a fait l’association Cimade, insistant sur les délais desquels disposent les demandeurs d’asile. Aujourd’hui, un nouvel arrivant sur le territoire a 120 jours pour procéder à sa demande d’asile auprès de l’OFPRA. Avec la loi, le délai tombe à 90 jours. Un délai bien trop court pour Marie-Noël qui poursuit en présentant la durée dans laquelle il est possible de faire un recours si la réponse est négative. "Un administré ordinaire dispose de deux mois pour faire recours, les demandeurs d’asile n’ont que 30 jours. Et ils veulent baisser ce délai à 15 jours. Comment voulez-vous réunir tous les papiers nécessaires, trouver un avocat et monter un dossier correctement en si peu de temps ? Il va falloir que l’on mette les bouchées doubles !", se scandalise l’avocate. Les employés de l’OFPRA, Office français de protection des réfugiés et apatrides se sont d’ailleurs mis en grève à l’annonce du projet de loi, qui selon eux vise à dissuader les demandeurs d’asile. "Ils veulent une immigration maîtrisée et un droit d’asile effectif, mais de qui se moque-t-on ?", conclut en colère Marie-Noëlle Fréry.

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