Hélène Courtois
Pierre Antoine Pluquet ©

Astrophysique : une lyonnaise met en évidence une "autoroute cosmique"

Une équipe d'astronomes, dont une chercheuse lyonnaise de l'Institut de Physique Nucléaire, ont mis en évidence l'existence d'une "super autoroute cosmique". Elle permettrait le transit de galaxies naines et les focaliserait vers les grandes galaxies comme la Voie Lactée, Andromède ou Centaure A. La découverte remet en cause certaines théories d'astrophysique.

Hélène Courtois, astrophysicienne à l’Institut de Physique Nucléaire de Lyon, a mis en évidence l'existence d'une "super autoroute cosmique" sur laquelle voyagent des galaxies satellites. Les recherches ont été menées en collaboration avec Daniel Pomarède de l’Institut de Recherche sur les Lois Fondamentales de l’Univers et le Leibniz-Institut Für Astrophysik Posdam en Allemagne.

La plupart des grandes galaxies (comme la Voie Lactée) sont entourées de "galaxies satellites" ou "galaxies naines", qui orbitent autour d'elles.

Certaines théories pouvaient amener à penser que ces satellites se déplaçaient dans l'espace de manière aléatoire, sans direction préférentielle. "Mais nous avons montré qu’en réalité, ces galaxies légères suivent l’architecture de matière à plus grande échelle et empruntent des petits chemins, des voies d’accélération bien identifiées qui les mènent vers une plus grande autoroute", explique à Lyon Capitale Hélène Courtois.

Un pont de matière

Cette conclusion découle des observations du trafic galactique conduites depuis 2006 par l'équipe de chercheurs. "Nous appelons cet ensemble de données la 2e génération du programme « Cosmic Flows » ou les flux cosmiques. Il s’agit de mesurer les positions et les vitesses des galaxies dans notre coin d’univers" indique la chercheuse.

La "super autoroute cosmique" prendrait donc la forme d'un pont de matière, s’étendant depuis notre groupe local de galaxies, jusqu’à l’amas de la Vierge. Les galaxies satellites qui y transitent sont focalisées vers la Voie Lactée et ses deux plus proches voisines, Andromède et Centaure A.

En 2006, deux astronomes de l'Observatoire de Rome avaient déjà démontré l'existence d'une "autoroute cosmique" au dessus de la Voie Lactée. Ils avaient mis en évidence son origine : un amas d'étoiles disparu il y a plusieurs milliards d'années sous l'effet de l'attraction de notre galaxie. A l'époque, le canadien Carl Grillmair, qui avait participé à la découverte, estimait avec raison que "l'autoroute s'étendrait sur tout le pourtour de la Voie Lactée".

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