Conférence presse EHMC
©Lucas LARCHER

Création de l’EHCM: ce qui change pour les hôpitaux lyonnais

La création du 4e Ensemble Hospitalier civil et militaire (EHCM) de France aura bien lieu à Lyon. Au programme, le transfert de services de l’Hôpital d’Instruction des Armées (HIA) Desgenettes vers l’Hôpital Édouard Herriot (27,6 millions d’euros), et l’absorption de l’Hôpital Henry Gabrielle par l’HIADesgenettes (50 millions d’euros), d’ici fin 2020.

La création de l’Ensemble Hospitalier civil et militaire (EHCM) de Lyon aura bien lieu. Lundi 11, la convention entérinant le projet était cosignée par Georges Képénékian, maire de la ville, Maryline Gygax-Genero, médecin général et directrice centrale du Service de Santé des Armées (SSA), Catherine Geindre, directrice générale des Hospices Civiles de Lyon (HCL), Fréderic Fleury, président de l’université Claude Bernard Lyon 1, et Jean-Yves Grall, directeur général de l’Agence Régionale de Santé Auvergne-Rhône-Alpes. Au programme de cet accord, le transfert de services de l’Hôpital d’Instruction des Armées (HIA) Desgenettes vers l’Hôpital Édouard Herriot (27,6 millions d’euros), et l’absorption de l’Hôpital Henry Gabrielle par l’HIADesgenettes (50 millions d’euros), d’ici fin 2020.

Le mot d’ordre était clair. La création de l’EHCM de Lyon s’inscrit dans la continuité des partenariats de longues dates entre les Hospices Civils de Lyon, l’hôpital militaire Desgenettes, et l’université Claude Bernard. Pour Georges Képénékian, cette collaboration "s’inscrit dans le temps", grâce au "terreau lyonnais propice aux projets communs". Il s’agit surtout de la dernière étape de la réforme du Service de Santé des Armées, visant à renforcer son l’implantation territoriale. Un rapprochement opéré alors que le service est contraint de réduire ses effectifs (entre 725 et 525 postes) en accord avec la loi Santé du 26 janvier 2016.

Transferts et partenariats

Concrètement, que prévoit cette convention ? D’abord, plusieurs services de l’HIADesgenettes vont progressivement être délocalisés à l’Hôpital Édouard Herriot : chirurgie ; anesthésie ; réanimation ; accueil et traitement des urgences chirurgicales et traumatologiques adultes. Dans la veine de ce rapprochement, des équipes médicales mixtes avec du personnel tant civil que militaire seront constituées. A leur tête se trouveront des binômes du même type, afin de préserver les légitimités hiérarchiques. A ce titre, 60 personnes quitteront l’HIADesgenettes pour rejoindre l’hôpital Édouard Herriot. Coût de l’opération, 27,6 millions d'euros.

En même temps, 50 millions d’euros ont été attribués pour réaliser un transfert total de l’hôpital Henry Gabrielle, situé à Saint-Genis-Laval, vers l’HIADesgenettes. Il s’agit selon le maire de Lyon, d’un "projet stratégique". Pour Catherine Geindre, l’hôpital Saint-Genois est "vieillissant" et n’est "plus adapté". Sa rénovation totale impliquait donc le transfert de tous ses services au HIADesgenettes, qui nécessite des travaux d’agrandissement préalables. Le rapprochement géographique aux services médicaux spécialisés, le transfert facilité des patients, et l’expertise médicale de l’HIADesgenettes sont autant de facteurs avancés pour justifier cette décision.

Le défi de la collaboration

Bien que les discours officiels se veulent rassurants, les leaders du dossier ne cachent pas le "défi" de combiner deux "cultures médicales" différentes. Ils tentent à la fois de témoigner leur confiance dans l’accord, l’inscrire dans une continuité historique garantie de pertinence, et veiller à respecter le personnel médical.

Outre les Hospices Civils de Lyon et l’HIADesgenettes, la convention EMCH inclut un troisième parti, l’université Claude Bernard. Renforçant les partenariats de recherche et de formation déjà existants, cet accord fait de Lyon 1 la seule faculté de France à regrouper civils et militaires, selon son président Fréderic Fleury. L’université annonçait également la création d’un centre de recherche baptisé "Neurocampus", pour un budget de 20 millions d’euros, principalement de la Métropole. Neurocampus sera spécialisé, comme son nom l’indique, dans les neurosciences. Les chercheurs étudieront notamment les traitements de l’épilepsie, ainsi que les handicaps résultants de lésions neurologiques.

Restructuration et organisation

Défi logistique et humain, la création de l’Ensemble Hospitalier Civil et Militaire de Lyon promet des bouleversements dans l’organisation médicale lyonnaise. Un tracas que Georges Képénékian a écarté de la main, arguant que "le temps où chacun restait chez soi derrière ses frontières est révolu, dans tous les domaines, mais aussi dans le médical". La signature de cette restructuration coïncide avec la déclaration de grève (prévue pour mercredi 13 décembre) par l’ensemble du personnel médical de l’hôpital de la Croix-Rousse, suite à la décision des Hospices Civils (HCL) de Lyon de transférer le service de transplantation hépatique vers l’hôpital Edouard Herriot. Un sujet sur lequel Catherine Geindre, directrice générale des HCL, n’a pas souhaité répondre.

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