Ecole et périscolaire  © Tim douet_230
© Tim Douet

Rythmes scolaires : que vont voter les conseils d’école ?

La mairie de Lyon a besoin de l’aval de la majorité des 197 conseils d’école de la ville pour mettre en place la réforme des rythmes scolaires à la rentrée prochaine. Directeurs, enseignants, Atsem et parents d’élèves s’organisent en vue de la consultation qui doit avoir lieu avant le 5 juin. Récit.

Depuis quelques jours, la nouvelle adjointe à l’éducation de la Ville de Lyon, Anne Brugnera, ne ménage pas sa peine. Elle rencontre, lors de réunions quotidiennes menées depuis mardi, l'ensemble des directeurs des 197 écoles de la ville. Des réunions qui visent à présenter le projet de la mairie pour l'application de la réforme des rythmes scolaires. La dernière aura lieu ce soir.

Une semaine pour convaincre

L'objectif est de présenter le projet lyonnais pour l'application de la réforme des rythmes aux directeurs d'établissement, projet qui consiste à libérer le vendredi après-midi au profit du mercredi matin travaillé. Les activités périscolaires étant concentrées le vendredi après-midi, pour un tarif de 2 à 19 euros par mois en fonction des revenus.

En présentant ainsi le projet aux directeurs d'école, la mairie espère les convaincre de voter pour. En effet, ces derniers seront chargés dans les dix prochains jours (d'ici au 5 juin), de réunir leur conseil d'école. Convoqués dans l'urgence, les Atsem, les enseignants et les parents d'élèves doivent donner leur aval sur le projet, avant transmission de celui-ci au recteur d'académie, qui l'avalisera pour de bon. La convocation exceptionnelle a été envoyée cette semaine pour une réunion la semaine prochaine, dans l'urgence.

“Nous n’avons pas de plan B”

En cas de réponse négative de la majorité des conseils d'école de la ville, Anne Brugnera a promis officiellement de revoir sa copie. Mais, en réalité, elle aurait confié aux directeurs d'école cette semaine n'avoir "pas de plan B". Une façon indirecte de leur "mettre la pression", analysent certains syndicats.

Les inspecteurs de l'Education nationale, présents lors des réunions de l'adjointe avec les directeurs, auraient carrément appelé ces derniers à voter pour le projet de la ville. "C'est n'importe quoi, s'énerve l'un d'eux contacté par nos soins. Nous ne sommes pas la courroie de transmission de la ville." Les enseignants, de leur côté, globalement énervés que les communes organisent désormais leurs emplois du temps, s'interrogent sur leur vote au conseil d'école. Une partie pourrait s'abstenir la semaine prochaine, mais aucun syndicat ne donne de consigne de vote officielle.

La FCPE va voter contre

Du côté des parents d'élèves, on s'interroge aussi en vue de la consultation. Faut-il voter pour un projet "le moins pire", ou bien voter contre par principe, comme la FCPE du Rhône appelle à le faire ? L'organisation de parents d'élèves compte une soixantaine de représentants au sein des conseils d'école de Lyon. Sa présidente, Véronique Le Coarer, raconte avoir rencontré hier Anne Brugnera – elle l'a prévenue qu'elle appelait à voter contre : "Je ne suis pas sûre qu'elle nous ait entendus", regrette-t-elle.

Dans le 3e, un parent d'élève élu reproche au maire d'être revenu sur le coût annoncé durant la campagne. "La réforme va coûter 2 à 19 euros par mois aux familles, contre 10 à 20 euros par an annoncés durant la campagne, c'est scandaleux !" réagit ce parent, qui votera contre.

Les votes, même chez les Atsem, s'annoncent très partagés la semaine prochaine en conseil d'école. Mais selon nos informations, le ministère laissera de toute façon le dernier mot aux recteurs. Ceux-ci ont le pouvoir d'imposer aux écoles, même celles qui ont voté contre, les nouveaux horaires choisis par la ville (voir nota bene ci-dessous). La concertation se réduirait alors à une simple formalité.

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NOTA BENE : Extrait des modalités de mise en œuvre des expérimentations relatives à l’organisation des rythmes scolaires dans les écoles maternelles et élémentaires prévues par le décret n° 2014-457 du 7 mai 2014 (texte adressé aux recteurs et inspecteurs d’académie)
“Dans le cas où les conseils d'école auraient exprimé un avis divergent sur l'expérimentation proposée, deux solutions s'offrent :
– la municipalité préfère renoncer à expérimenter et en ce cas, ce sont les horaires prévus conformément au décret du 24 janvier 2013 qui s'appliquent ;
– la municipalité souhaite poursuivre sa démarche de demande d'expérimentation et soumet le dossier aux autorités académiques. 
Si l'autorisation pour l'adaptation de la semaine scolaire est donnée par les autorités académiques, la mairie organise différents horaires, l'un conforme au décret du 24 janvier 2013 et l'autre conçu pour l'expérimentation dans les écoles dont les conseils d'école ont émis un avis favorable. Le recteur peut décider, après analyse de la situation, d’étendre l’expérimentation à l’ensemble des écoles de la commune concernée.”

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