Michèle Rivasi
© Tim Douet

Michèle Rivasi : "contre les nitrites il existe d’autres alternatives"

Michèle Rivasi, députée européenne écologiste, a tiré la sonnette d’alarme concernant les nitrites, des additifs alimentaires qui accélèrent la transformation de la charcuterie. L’élue drômoise a lancé une "action coup-de-poing", le lundi 5 février dans les grandes surfaces parisiennes, pour sensibiliser les consommateurs à l’aspect cancérogène de ces molécules.

"Chaque année, il y a près de 40 000 nouveaux cas de cancers colorectaux. Soit 17 700 décès par an en France", explique Michèle Rivasi. Selon la députée européenne, certains de ces cas seraient causés par les nitrites, des additifs présents notamment dans la charcuterie industrielle qui lui donnent une couleur "rosée". Une fois injectés dans de la viande, ces nitrites donnent naissance à des molécules cancérogènes, classées catégorie 1 (cancérogène certain) par le centre international de recherche sur le cancer (CIRC).

"Les industriels font ça pour le fric"

Un constat qui a conduit à l’action coup-de-poing à laquelle a participé Michèle Rivasi dans les grandes surfaces de Paris : "On s’aperçoit qu’il y a des nitrites dans la plupart des charcuteries, y compris dans les produits bio", affirme la députée européenne. Selon elle, il s’agit d’une "solution de facilité" pour les industriels. "Mettre des nitrites dans la charcuterie réduit le temps de transformation de la viande. Alors sous couvert de garanties sanitaires, ils injectent ces molécules pour gagner du temps, et donc de l’argent", explique-t-elle. "Les industriels font ça pour le fric".

"Il faut alerter les consommateurs, il existe des alternatives"

Pour Michèle Rivasi, limiter la consommation de nitrites "passe par l’information des consommateurs". Selon elle, "il existe d’autres alternatives". En l’occurrence, de la charcuterie plus chère, mais fabriquée sans ces additifs. "Acheter sans nitrites, c’est plus cher, car ça demande plus de temps. Il vaut mieux manger moins de jambon, mais du jambon de qualité, pour éviter le cancer", explique la députée européenne. "Quand les industriels verront que les consommateurs privilégient la qualité, ils arrêteront de mettre des nitrites dans la viande", espère-t-elle. L’élue drômoise pointe également du doigt les agences sanitaires, qui selon elle, aurait dû tirer la sonnette d’alarme depuis bien longtemps. "On sait depuis 1960 que c’est nocif !" a-t-elle rappelé.

Une commission d’enquête, demandée à la suite de la polémique autour du glyphosate (herbicide), a été validée ce mardi. Elle a pour but de "revoir tous les protocoles d’évaluation des agences sanitaires européennes, pour en repérer les dysfonctionnements", a conclu Michèle Rivasi.

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