L'Aile ou la Cuisse

Leclerc, Nestlé, Panzani, Triballat Royal, Lesieur épinglés

L’association de défense des consommateurs allemande Foodwatch vient de publier une enquête qui met en lumière les “ruses légales” de 5 grandes entreprises de l’agroalimentaire, entretenant la “confusion” des consommateurs et les “induisant en erreur” sur la qualité du produit qu’ils sont censés acheter.

De l'eau, des carraghénanes (E407), du caramel pour colorer et seulement 84 % de viande de dinde pour le “Blanc de dinde qualité supérieure cuit à l'étouffée Tradilège, Marque Repère, 100 % filet de dinde” de Leclerc. Voilà ce que les consommateurs ingurgitent.

L'ONG allemande Foodwatch (fondée par un ancien directeur de Greenpeace International) vient d'épingler quelques industriels de l'agroalimentaire en comparant les emballages alimentaires et la liste des ingrédients.

Baguette magique

“Le slogan de la marque Repère est "Consommer mieux". Derrière ces mots accrocheurs, faut-il comprendre "Consommer davantage d’eau" ? s'interroge l'ONG. Car l’équivalent d’une tranche sur six n’est autre que... de l’eau avec des additifs. Ce qui permet au fabricant de réaliser de considérables économies. D’un coup de baguette magique pour appâter le chaland, l’emballage transforme ce produit de qualité industrielle en "qualité supérieure". E.Leclerc entretient la confusion et devrait immédiatement cesser d’étiqueter ce blanc de dinde. Il devrait informer les consommateurs en lettres bien visibles que le produit contient environ 16% d’eau mélangée à divers éléments”.

Le blanc de dinde litigieux contient aussi de l'érythorbate de sodium (E316), un antioxydant réputé inoffensif, et du nitrite de potassium (E250) que certains chercheurs soupçonnent de se transformer dans l'appareil digestif en nitrosamines cancérigènes.

Quant aux carraghénanes, elles sont supposées favoriser le développement des ulcères de l'estomac et des intestins. D'après les travaux du Dr Joanne K. Tobacman, de l'université de Chicago, les carraghénanes peuvent avoir un effet cancérigène.

Selon Foodwatch, il n'existe aucune loi en France qui régule la composition de ce produit, expliquant qu'en l'espèce, c'est le "code des bonnes pratiques des produits à base de dinde et de dindonneau" qui fait office de loi. "Mais ce code a été rédigé par les professionnels du secteur de la dinde eux-mêmes, puis accepté comme document de référence par l’autorité publique de contrôle, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF). Cette validation ne permet pas au consommateur de se prémunir de potentielles désinformations ; en effet, il suffit qu’un produit contienne 50 % de viande de dinde pour être autorisé à brandir la mention "dinde". Par ailleurs, la mention "qualité supérieure" ne se réfère à aucune législation."

Une pétition adressée à Leclerc a atteint près de 50 000 signatures.

Sur son blog, Michel-Edouard Leclerc ne se démonte pas (trop) : "Une polémique sur le jambon de dinde ? Baratin ! Non, il n’y a pas de malveillance, il n’y a pas tromperie, il n’y a pas de mensonge. Ses militants bâtissent leur interpellation en lisant l’étiquette du produit ! Un coup de com’ ? Assurément."

Bœuf-carottes et tortellini

Foodwatch épingle aussi la soupe bœuf-carottes aux vermicelles saveur à l’ancienne de Maggi (Nestlé) : "Bien que le visuel sur l’emballage présente un généreux morceau de bœuf, le produit n’en contient pas : on y trouve juste 1,1 % de jus de cuisson de bœuf. Cette soupe compte plus de fécule, d’arômes artificiels, de sucre et de sel que de viande."

Les tortellini jambon cru-parmesan de Lustucru (Panzani) en prennent aussi pour leur grade : "Bien que l’emballage mette en avant du jambon cru et du parmesan dans des tortellini "plus généreux", le paquet de pâtes contient en réalité à peine une petite cuiller de parmesan. Il y a 24 % de jambon cru ; le reste de la farce n’est que remplissage à base d’ingrédients standards voire bon marché : eau, flocons de pommes de terre, crème fraîche, semoule de blé dur et poitrine de porc fumée."

Les yaourts Arôme naturel fruits rouges de Vrai sont aussi ciblés : "Vrai choisit l’ambiguïté en présentant le produit pour ce qu’il n’est pas. Ce laitage ne contient pas de morceaux de fruits mais seulement un arôme à hauteur de 1,1 %... et cet arôme n’est même pas bio."

Enfin, la vinaigrette Huile d’olive extra de Puget (Lesieur) fait les frais de Foodwatch : "Puget vend une vinaigrette qui annonce être à base d’huile d’olive extra, de vinaigre balsamique et de tomates séchées. Mais ces ingrédients a priori de qualité ne constituent qu’un tiers du produit. La vinaigrette Puget est surtout composée d’ingrédients meilleur marché : eau, huile de colza, vinaigre blanc et rouge, purée de tomates. Et à peine 1 % de tomates séchées."

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