Woodstower : il n'y a pas que les grands qui ont du talent

Olivia Ruiz, Pete Doherty, Luke, Jeanne Cherhal, autant de tètes d'affiches qui se relayeront les 3, 4 et 5 septembre prochains sur la scène du festival de Woodstower au parc de Miribel-Jonage. Mais si ces noms connus de tous permettent d’attirer le public, ce sont les autres qui en profitent pour se faire découvrir. En tout, ce sont 27 formations musicales, théâtrales, et circassiennes qui vont faire vivre la 12e édition du festival de Miribel. Parmi eux, des lyonnais, talentueux de surcroît.

Lee Harvey Asphalte, poète des temps modernesIl l'admet lui même, le slam se pratique usuellement a capella. Mais lui a préféré y inclure de la musique aux inspirations diverses : afro-beat, électro, ou encore hip hop. Sans pour autant se coller une étiquette sur le front, il décrit le slam comme ''un espace démocratique d'expression poétique''. Lee Harvey Asphalte déclame des textes politiques, parfois durs, souvent ironiques qui ont pour but de ''comprendre et expliquer''. ''Je ne suis pas un moraliste, souligne-t-il. L'ironie de mes textes, c'est de l'humour pour désamorcer la gène. Je veux juste donner du sens aux choses''. De sa voix grave et suave, il décortique le monde d'aujourd'hui, analyse la société occidentale, tire des traits entre les cultures, et tout cela dans un répertoire musical détonnant, envoûtant, où chaque mot est pesé et placé comme s'il en dépendait de l'équilibre du monde. ''Le slam, c'est de la poésie écrite pour être entendue, pas pour être lue, explique-t-il avec gravité. Et c'est un acte politique parce que l'on prend la parole, on s'exprime devant tout le monde.''

David Suissa ou l'impertinence du verbe
Pour avoir participé à la création de très nombreux collectifs et projets musicaux, Suissa est plus habitué à travailler en groupe. Mais son projet personnel mérite d'être entendu, même si l'on sent chez lui une sensibilité qui pourrait le pousser à douter de ses talents, malgré ses dons indiscutables de guitariste. Caustiques, ironiques, insolents, ses textes sont une lecture pleine d'humour de la vie de tous les jours, des petits et des grands tracas, sur fond d’une musique riche en influences qu’on sent venir du monde entier. ''J'éprouve mes chansons en public, c'est comme ça que j'avance le plus '' explique-t-il, et c'est ce qu'il fera le samedi 4 à Woodstower. La scène, c'est peut être ce qu'il préfère. En groupe comme en solo, c'est dans le contact avec le public qui trouve sa force. ''En solo, on a un côté beaucoup plus direct avec le public, constate le chanteur. Quand on est seul sur scène, on est obligé de chercher une sorte de transe. '' David Suissa s'est créé un univers musical bien à lui, inspiré de ses collaborations passées et des grands rêveurs que sont Brel, Brassens et Ferré, sans jamais accepter de se ranger dans une catégorie pour ne plus en sortir. Et pour cause, le dimanche 5, il animera avec d'autres musiciens un bal Musette pour clore le festival. ''Je pense que ça peut être très sympa aussi, commente-t-il. Non, c'est sûr, ça va être super bien''.

Fowatile : des machines et des hommes
Fowatile, ''c’est le lien entre une atmosphère un peu planante qui contraste avec des beats un peu lourdauds '', explique non sans auto-dérision David, le clavier du groupe. Ils joueront de l’electro hip-hop live le premier soir du festival. Par ce nom à rallonge il faut comprendre que les quatre membres du groupe proposent un son électronique entièrement live. La différence avec un spectacle non-live, vous demanderez vous ? David l’analyse très bien : ‘‘entre avoir des musiciens qui jouent vraiment devant le public et avoir quelqu’un qui passe un disque, il y a un monde’’. Parce que dans l’univers de la musique électronique, il est très facile de se reposer sur son ordinateur. C’est ce que font les ‘’DJ-sets’’ lors de show surtout présentés en boite de nuit. Mais Fowatile aime les défis, et refuse la facilité. Alors celui qui arrange les sons à partir de son ordinateur, appelé le ‘‘live master control’’ ne se contente pas de faire les balances. Il crée des sons, les arrange, les mixe, les travaille en live ‘‘comme si c’était le DJ d’un disque vivant’’ souligne le clavier. ‘’On est vraiment inspirés par le jeu des machines’’. Avec un hip hop aux sonorités saturées, des rythmes improbables, des beats vibrants, Fowatile a créé une alchimie détonante qui fonctionne sans conteste.

Woodstower. Les 3, 4 et 5 septembre au Grand Parc de Miribel Jonage.
woodstower.com

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