Quais du polar
© Tim Douet

Quais du Polar : un genre peut en cacher un autre

On ne le répétera jamais assez : il est fini le temps où le polar était une chapelle ressemblant à s’y méprendre au recoin sombre d’un hall de gare. Si référence au hall de gare il doit y avoir, c’est par la fréquentation de Quais du Polar, qui bat des records chaque année. Preuve qu’on peut combiner volonté de décloisonnement, refus de la hiérarchie littéraire et approche pointue.

Comme autant d’indices semés au long d’une enquête par le criminel maladroit ou dénichés par l’enquêteur finaud, les portes d’entrée à Quais du Polar sont multiples. Selon que l’on est fin limier ou profane, amateur de genre ou simplement de littérature sans frontière, ou même rien de tout cela, on trouvera toujours le moyen de trouver un intérêt à y pointer le bout de son nez. Nulle part ailleurs, vous ne trouverez programmés dans le même festival (hors Salon du livre ou grande kermesse littéraire, et encore !), Bernard Werber et Percival Everett*, Daniel Picouly, Donna Leon et Norman Spinrad.

Le gratin du genre...

Littérature(s), donc, mais aussi conférences des plus savantes et/ou ludiques, tables rondes (idem), remises de prix, enquêtes dans la ville (pour ceux qui aiment “vivre” le polar), rencontres d’auteurs et d’œuvres d’art dit officiel, théâtre, cinéma… de tout côté on débordera les frontières du polar et de la littérature au profit d’un événement tous azimuts. Un événement présidé-parrainé par la grande P.D. James, dont l’invité d’honneur est l’auteur suédois Henning Mankell et la vedette américaine Harlan Coben. Les trois participeront d’ailleurs à l’une des belles initiatives de Quais du Polar, en partenariat avec l’Institut Lumière.

... se retrouve au ciné

Quand plusieurs auteurs commenteront certains des films qui les ont marqués (Jeff Abbott et l’Inconnu du Nord-Express, Jean-Christophe Grangé et Green Zone...), eux viendront présenter des films adaptés de leurs propres œuvres : Les Fils de l’homme d’Alfonso Cuaron pour P.D. James (sans doute l’un des plus beaux films de SF de ces dernières années, ironiquement tiré de la seule escapade vers ce genre de l’auteure américaine), Ne le dis à personne de Guillaume Canet pour Harlan Coben et bien sûr le premier épisode (inédit) de la saison 3 de Wallander, la série tirée de l’œuvre de Mankell, qui a droit par ailleurs à une carte blanche cinématographique, dont il fera le meilleur usage avec Chinatown de Roman Polanski. Mouvement assez logique pour un festival littéraire puisque, quoi qu’il arrive, un bon polar – et même parfois un mauvais –, ça finit toujours au cinéma.

* Qui était bien au programme, mais il a finalement annulé sa venue quelques jours avant l’ouverture du festival. C'est le cas également de Patricia Cornwell et Georges Lautner, tous deux pour des raisons de santé.

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Quais du Polar. À Lyon, du vendredi 29 mars au lundi 1er avril. Tous les horaires sur le site du festival.

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