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© Josep Molina

Jordi Savall, le gambiste humaniste, en concert mardi à Lyon

Depuis plusieurs années, le gambiste et chef Jordi Savall mène un combat sans relâche en faveur de la paix entre les peuples. Ses enregistrements et ses programmes témoignent d’une volonté de faire se rencontrer des musiciens issus d’horizons et de cultures différents. Comme à l’Auditorium de Lyon ce mardi.

Assumant brillamment son obsession humaniste contre les guerres et pour l’amitié entre les peuples, Jordi Savall, artiste mille et une fois consacré, joue depuis déjà plusieurs années de son aura médiatique pour œuvrer à sa façon en faveur des causes justes. Non pas que la musique doive passer au second plan, loin s’en faut, mais Jordi use de dialectiques pour promouvoir ses idéaux de paix, à l’instar des grands artistes humanistes du passé. Sa méthode : la propagande par le fait ! En permettant à des musiciens issus de cultures diverses de s’asseoir à la même scène, de composer des programmes mêlant traditions d’Orient et d’Occident, Jordi le sage montre la voie.

Voyage initiatique

S’inspirant des voyages d’un autre sage, du passé lui – le voyageur marocain berbère Ibn Battûta, lettré musulman qui parcourut au XIVe siècle plus de 120 000 km d’est en ouest et du nord au sud, de l’actuelle Bulgarie à Tombouctou en passant par Tanger et jusqu’à l’Extrême-Orient – Savall redonne une dimension au mot universalisme en décochant des flèches d’amour. Autour de lui, des musiciens syriens, afghans, chinois, malgaches, marocains, turcs, indiens ou arméniens croisent leur archet, soufflent à l’unisson dans leurs flûtes, mettent en vibration anches et cordes en toute harmonie. Entre les pièces interprétées, empruntées au folklore et à la musique classique des contrées visitées par Ibn Battûta, des extraits mis en vers de ses récits de voyages. Excepté un court discours pacifiste en fin de concert, le vieux Savall n’en rajoute pas et laisse la rencontre parler d’elle-même.

En ces temps troubles où quelques pyromanes attisent la braise en qualifiant des cultures d’“irréconciliables”, Jordi nous rappelle à la raison, à notre devoir d’être humain et nous invite au partage et à la résistance face à la haine.

Jordi Savall & Hespèrion XXI / Ibn Battûta, le voyageur du temps (2e partie)
Mardi 16 janvier à 20h à l’Auditorium de Lyon.
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