Mineur isolée guinéen
© Tim Douet

Mineurs isolés : des jeunes expulsés de la MEOMIE par la police à Lyon

Alors qu’ils venaient expliquer les conditions douteuses dans lesquelles ils vivaient au sein du foyer de Collonges-au-Mont-d’Or, une vingtaine de jeunes a été, hier 12 février, expulsée de la MEOMIE par la police.

Une vingtaine de jeunes mineurs isolés étrangers bénéficie depuis la semaine dernière d’une place dans un foyer de Collonges-au-Mont-d’Or. Envoyés par la Métropole de Lyon, les jeunes ont cependant rapidement déchanté lorsqu’ils ont constaté les conditions d’hébergement. Eau trouble qui sortait des robinets, machines à laver absentes, draps inexistants, et aucun éducateur présent sur le site. Plusieurs des jeunes affectés à ce foyer géré par l’association Habitat et Humanisme auraient en leur possession une décision du Juge des Enfants qui certifie leur minorité, et oblige la Métropole de Lyon à les mettre à l’abri. D’autres attendent la décision de la MEOMIE. Tous en revanche déplorent les conditions plus que douteuses dans lesquelles ils ont été hébergés depuis lundi 5 février. Ce matin, ils sont venus à la MEOMIE pour faire part de leurs conditions. Une fois à la MEOMIE cependant, les jeunes ont dû faire face à un service qui leur a demandé de repartir dans le foyer. La police est arrivée sur les lieux, pour les faire évacuer. Les jeunes expliquent qu’ils ont été violemment expulsés de la MEOMIE. Rapidement après son arrivée, Nathalie Perrin-Gilbert, maire du 1er arrondissement de Lyon a vu trois fourgons de police s’en aller. L’élue métropolitaine, qui suit de près la cause des mineurs isolés, a décidé de déposer un recours contre la Métropole de Lyon qui "n’assume pas ses devoirs." Elle poursuit : "Depuis octobre, des jeunes sont en attente d’un foyer stable. Ils ne sont arrivés au foyer que la semaine dernière [lundi 5 février]. Et je ne parle pas des soins ni de la scolarisation. On ne peut plus parler d’urgence là."

La Métropole nuance

La Métropole entend certains reproches, et avoue à demi-mot : "L’eau n'est pas impropre à la consommation. Elle est utilisée uniquement pour les douches et de l’eau minérale pour la consommation est par ailleurs distribuée aux jeunes. […] L’équipe éducative n’est en effet pas au complet suite à des désistements, mais de nouveaux entretiens ont déjà été menés pour compléter très rapidement l’équipe." Quant au problème de literie, il serait question d’une ouverture rapide du centre, où les dysfonctionnements constatés ont été cependant "régularisés dès le lendemain. Les affirmations sur les mauvaises conditions sont fausses", insiste la Métropole, rappelant que le foyer de Collonges est un hébergement temporaire pour des jeunes en attente de la décision de justice. Pourtant, certains affirment avoir obtenu une décision du juge des enfants : "Il y a effectivement le cas d’un jeune qui est sous la protection de la métropole. Il a été placé ici en attendant qu’on lui trouve un hébergement plus pérenne, d’ici la semaine prochaine il devrait avoir une place ailleurs", assure la Métropole.

Parole contre parole

Sur place lorsque les policiers étaient là, Nathalie Perrin-Gilbert constate : "Il y avait trois fourgons de police, un des jeunes a été embarqué pour "jet de projectile", mais tous les jeunes sont extrêmement calmes, pas du tout virulents. Il y en a un qui est même blessé à la main et au tibia." Elle dénonce une violence qui n’a pas lieu d’être, tandis que la Métropole explique que c’est bien la MEOMIE qui a fait appel aux forces de l’ordre. Le mineur de 15 ans interpellé pour avoir jeté une bouteille en verre sur les forces a reconnu les faits. Il doit être présenté au parquet aujourd'hui pour violences volontaires aggravé.

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