Roland Agret

Disparition de Roland Agret, combattant de l'erreur judiciaire

C'est à l'âge de 74 ans que Roland Agret s'est éteint ce dimanche chez lui, en Ardèche, suite à une embolie pulmonaire. Fondateur de l'association Action justice, il avait été victime d'une erreur judiciaire avant d'être réhabilité par la Cour d'Assises de Lyon en 1984.

"N'existe que celui qui combat" restera sa devise. Accusé du meurtre d'un militant du service d'Action civique - une association aux services du général De Gaulle -, Roland Agret est condamné en 1973 à 15 ans de réclusion criminelle. Il passera plusieurs années en prison pour un meurtre qu'il n'a pas commis, victime d'une série de faux témoignages à son encontre. L'homme n'a jamais cessé de clamer son innocence et de se battre pour sa reconnaissance.

Jusqu'à s'en couper les doigts

Pendant son incarcération, il entame une grève de la faim qui poussera Valéry Giscard d'Estaing a lui accorder la grâce présidentielle pour raisons médicales. En 1977, après un an et vingt huit jours de grève de la faim, Roland Agret ne pèse que 47 kilogrammes. Il ira jusqu'à se couper deux phalanges pour les envoyer au garde des Sceaux afin d'obtenir son procès en révision.

Grâce à ses actions, il rentre dans le club très fermé des personnalités qui sont parvenues à obtenir la révision de leur procès : Alfred Dreyfus en 1906 et Jean-Marie Deveaux en 1969. C'est donc en 1984 que la Cour d'Assises de Lyon le juge à nouveau : il sera acquitté et réhabilité. Roland Agret consacrera ensuite sa vie à combattre les dysfonctionnements de la justice, notamment par le biais de son association : Action Justice. "Nous ne reprochons pas à la Justice de pouvoir se tromper, mais nous la trouvons épouvantable lorsqu’elle se croit infaillible" écrit-il dans le descriptif de l'organisation de son association. "Des avocats, des magistrats, des policiers, des agents de recherches, des experts, des journalistes, participent avec nous à la recherche de la vérité, lorsqu’un dysfonctionnement judiciaire est avéré." Son association lui permettra de s'engager auprès des condamnés qui, comme lui auparavant, clament leur innocence. Ce sera le cas pour l'affaire "Leprince", pour laquelle Dany Leprince sera finalement libéré.

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