200 à 300 manifestants devant le siège de l'UMP

L'ambiance était bon enfant mardi après-midi entre 14h et 15h30, devant le siège de la fédération UMP du Rhône. Syndicalistes, organisations étudiantes et lycéennes ainsi que des citoyens non-affiliés, en majorité des jeunes, ont entonné les refrains contestataires, sous les fenêtres, restées closes, du 25 de la rue Edouard Herriot. Ils sont venus, une nouvelle fois, protester contre la réforme des retraites.

Ils étaient une petite centaine à 14h, devant le 25 de la rue du président Edouard Herriot. Au mégaphone, Raphaël, assistant social de 31 ans, non affilié et fier de l'être, a demandé à chacun de reprendre en coeur le refrain : « les jeunes dans la galère ! Les jeunes dans la misère ! On n'en veut pas de cette société là ! », poursuivant quelques minutes plus tard avec des variantes : "Jeunes ! Actifs ! Et retraités ! C'est tous ensemble, qu'on va gagner " puis, "c'est pas les salariés ! c'est pas les immigrés ! C'est Sarkozy, qu'il faut virer !". Une jeune fille brandit une pancarte en carton "Sarkozy, regarde ta Rolex, c'est l'heure de la révolte ! ".

Journalistes et photographes de presse sont venus en masse. Un porte-drapeau de l'UNEF(organisation étudiante) et un autre de l'UNL (organisation lycéenne) se postent derrière Raphaël qui tient le mégaphone. Ils font flotter leurs logos dans le champ des caméras. Tandis que Jacques, improvisé vigile du service d'ordre des syndicats, brassard en tissu bariolé accroché au bras, joue du pipeau en plastique sur un air péruvien, pour détendre l'atmosphère entre deux slogans.

Dans le rassemblement, deux lycéens se tiennent droit dans leurs bottes : "le retrait de la réforme, on n'y croit pas trop", reconnaît Emile, inscrit en STI (sciences et techniques industrielles) au lycée Aragon de Givors. Olivier, même âge, même cursus, poursuit : "c'est important de montrer qu'on n'est pas d'accord". Les deux lycéens regrettent que l'UMP soit "majoritaire à l'Assemblée et au Sénat". Ils voudraient que "tout le monde se bouge et descende dans la rue" pour faire plier le gouvernement. Ils disent que oui, ils sont plus politisés aujourd'hui qu'avant les manifestations. Olivier explique que "ça [l'] oblige à regarder les informations chaque soir, à [se] renseigner" sur le processus démocratique. L'information sur la manifestation, il l'a eue grâce aux médias, BFM T et, France 2 en ont parlé à la mi-journée. Les deux amis ont vérifié sur Internet, sur le site Rebellyon.info, comme beaucoup.

Aucun signe de la fédération UMP

A 15h, le rassemblement a enflé, 200 à 300 personnes sont maintenant sur place. Les syndicalistes CGT de Feyzin ont rejoint les manifestants, ainsi que les fonctionnaires de la région. Ces derniers, plutôt remontés, font brûler un ou deux fumigènes. Les photographes se précipitent pour immortaliser l'événement.

Plus haut, toujours rien. Pas même une fenêtre ouverte au troisième étage, siège de la fédération UMP du Rhône, visé par la manifestation. Quatre CRS sont postés devant la porte de l'immeuble. Au bout de la rue, les gendarmes mobiles attendent tranquillement la fin de la manifestation. Un étudiant de l'Unef tient maintenant le mégaphone. Il reprend des slogans étudiants, mais la CNT lui pique la vedette en chantant plus haut et plus fort : "Union ! Action ! Autogestion !". Un instant, on se croirait à Gerland un soir de match, lorsque les supporters se répondent.

La CGT Chômeurs et précaires du Rhône est présente aussi. Ses membres, une cinquantaine dans le Rhône sont inquiets. Philippe Baot, leur représentant explique que déjà aujourd'hui les précaires partent à 65 ans, qu'en sera-t-il demain avec la réforme ? Il évoque aussi l'expérience du CPE et du CNE. "La loi avait été votée, rappelle-t-il, et pourtant, les décrets d'application ne sont jamais parus. Le gouvernement a reculé, souvenez-vous".

Prochain rassemblement à 18h, place des Terreaux. Les jeunes, très marqués par l'opération policière de jeudi dernier place Bellecour, appellent maintenant à manifester sur la place dessiné par Buren, chaque soir, jusqu'à nouvel ordre.

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