Sécheresse : du jamais vu depuis 100 ans

Le préfet du Rhône a une nouvelle fois appelé les habitants du département à réduire leur consommation d'eau le 27 mai. Aucune mesure répressive n’a encore été prise. Mais les Rhodaniens sont passibles d'amende s'ils ne respectent pas l'arrêté reconduit par le préfet. Explications.

176 litres par mètre carré, voilà à combien s'élève aujourd'hui le déficit d'eau dans le Rhône (bilan estimé le 20 mai, Ndlr). A la station Lyon-Bron, seulement 11 mm d'eau ont été enregistrés au mois d'avril. Ce qui n'était pas arrivé depuis 100 ans. La nappe phréatique du Garon est en situation de crise. "L'année 2011 semble apporter un démenti à tous ceux qui se moquent du réchauffement climatique", s'exclame Jean-François Carenco, le préfet du Rhône qui a pris un arrêté anti-sécheresse mi-avril dans tout le département, reconduit jeudi dernier.

"Laver sa voiture tous les jours"

"Il faut que le comportement des usagers changent. Cela ne sert à rien de laver sa voiture tous les jours", explique Jean-François Carenco, qui appelle les rhodaniens à diminuer leur consommation. Aujourd'hui, 8 communes du département sont en alerte maximale, avec une interdiction totale de puiser dans la nappe phréatique. Plus de 200 sont soumises à des restrictions quotidiennes.

Des villes comme Vénissieux ou encore Décines se sont vues imposer l'interdiction d'arroser les jardins 24h sur 24 ou de remplir les piscines. Des usager privés ou publics soumis à une amende autour de 200 euros s’ils ne respectent pas ces directives.


"Il faudra interdire la pêche"

Ce sont les agriculteurs, dans le Rhône qui inquiètent le plus les services en charge de la situation hydraulique. La sécheresse fait courir à la perte les éleveurs de bétail. Les conséquences économiques sont désastreuses : la sécheresse va coûter entre 5 000 et 15 000 euros par exploitation. Ce qui équivaut à leur bénéfice annuel. Afin d’aider le monde agricole local, le préfet souhaite faire avancer deux idées : plus de la solidarité entre les agriculteurs et lever les obstacles réglementaires existant au niveau européen.

D'autres milieux sont également touchés comme la faune et le secteur industriel. "Si le niveau d'eau baisse, il faudra interdire la pêche", s'exclame Jean-François Carenco, en discussion avec la Fédération départementale de la pêche. Mais aussi avec la DREAL (Direction régionale de l'environnement et de l'aménagement et du logement), à qui il a demandé la liste des industries qui allaient être affectées par le manque d'eau.


Des barrages à 65% de leur capacité

"Toute mesure doit être prise de l'amont à l'aval", rappelle Jean-François Carenco. C'est la raison pour laquelle, l'hydrométrie est surveillée sur l'ensemble du bassin Rhône-méditerranée. De Belfort à Menton, deux volets appellent à la vigilance : la baisse de production des barrages de la CNR (Compagnie nationale du Rhône) dont les turbines ne fonctionnent plus qu'à 65% de leur capacité. En cause : la diminution du débit du Rhône. La température de l'eau de refroidissement des centrales nucléaires, ne devant pas dépasser 24°, elle est aujourd'hui de 17° en amont. D’après Météo France, le mois de juin s’annonce chaud avec des probabilités de pluies plutôt faibles.

Consultez l'arrêté du préfet et la liste des communes concernées en cliquant ici.

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