Jacques Attali
Jacques Attali.

Crise : les préconisations du docteur Attali

Président de la "Commission pour la libération de la croissance française", l'ex-sherpa de Mitterrand a dévoilé ce mercredi quelques axes de propositions qu'il va soumettre au Président de la République. Parmi elles, la flexisécurité du marché de l'emploi, la réorganisation de l'Etat ou la réforme de l'école primaire. Notre région devra conserver son haut niveau scientifique et veiller à ses infrastructures de transport.

C'est un peu l'histoire du verre à moitié plein ou à moitié vide. Mandaté par Nicolas Sarkozy pour identifier les freins à la croissance, Jacques Attali préside une commission qui avait formulé 316 mesures. A ce jour, un tiers d'entre elles ont été entièrement appliquées, comme le statut d'autoentrepreneur, un tiers l'ont été partiellement telle l'autonomie des universités et un tiers ont été ignorées par l'exécutif, à l'instar de la disparition des départements. Mais depuis, la crise est passée par là et l'ex-sherpa de Mitterrand a convoqué sa commission pour un nouveau rapport axé sur les moyens de sortir de l'ornière. C'est à la fin du mois qu'il va être rendu dans sa version finale.

"Concilier croissance et désendettement"

C'est pour présenter cette mission que Jacques Attali était ce mercredi à Lyon, flanqué de plusieurs membres. Ce soir, il rencontre Gérard Collomb. Et cet après-midi il a participé à trois tables rondes avec des élus, des chefs d'entreprises et des acteurs de l'éducation (recteur, présidents d'université, chefs d'établissements, enseignants...). A eux, il a martelé ces quatre axes de travail : deux urgences - le désendettement et l'emploi - et deux priorités à long terme - l'éducation et l'environnement.

"On ne peut pas compter sur le retour de la croissance pour rétablir nos finances publiques", a lancé Attali. L'objectif est notamment de respecter le pacte de stabilité européen et ramener le déficit public à 3% de la richesse nationale. "Il manquerait encore 75 milliards d'euros, soit 25 milliards par an", a précisé l'essayiste. Il donnera à la fin du mois quelques pistes d'économies. Proposera-t-il la disparition du bouclier fiscal ? La commission promeut la rigueur, mais pas une cure d'austérité. "On peut concilier croissance et désendettement", assure Alain Quinet, le rapporteur. A condition, selon lui, "de traiter trois ou quatre urgences". La commission va sans doute être tentée de réitérer des mesures laissées en suspens, comme la flexisécurité du marché de l'emploi, la réorganisation de l'Etat ou la réforme de l'école primaire, "le maillon faible du système".

"Rien absolument rien n'est réglé"

Le contexte international désespère Jacques Attali qui n'a pas caché son agacement face à l'absence de mesures radicales de régulation financière découlant des G20. "Rien absolument rien n'est réglé. Ils ont reporté la dette privée sur la dette publique", fulmine-t-il. Interrogé sur la situation régionale, Attali a reconnu que "Rhône-Alpes n'est pas une région particulièrement défavorisée". "C'est la 6e région européenne en termes de PIB", a précisé Alain Quinet. Les enjeux qui s'imposent à elle sont le maintien d'un haut niveau scientifique, l'amélioration des finances des collectivités locales et la construction de grandes infrastructures de transport vers l'Ile-de-France, l'Italie et l'Espagne.

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