ossements humains sous la Croix-Rousse

Pourquoi ? Mystère.

La rumeur courait depuis des années : des squelettes se trouvaient quelque part dans l'une des 34 "arêtes de poissons", ces souterrains, uniques en Europe, qui s'enfoncent dans les profondeurs de la Croix-Rousse, en direction du Rhône. Sauf que personne n'en avait la preuve matérielle, pas même les cataphiles les plus avertis. C'est chose faite, Eric Fuster et Walid Nazim viennent de mettre la main sur des archives des services techniques (voirie) de la Ville de Lyon. Datés des 19 mai et 1er décembre 1959, sous le code Vae/L. 8002 et Vae/L. 8397, les documents attestent la présence d'une "région à ossements humains" : "dans la dernière galerie découverte, nous avons trouvé une quantité importante (de l'ordre de 4 à 5 m3) d'ossements humains paraissant très anciens (crânes, tibias, côtes, etc, etc.)". Le rapport poursuit : "nous n'avons pas touché à ces ossements et nous attendons des instructions à ce sujet". Quelques jours plus tard, le commissaire de police de l'Hôtel-de-Ville est saisi par l'adjoint délégué à la voirie. Le 1er décembre, un dernier rapport conlut : "conformément à l'avis des Services de Police, nous avons l'intention de les (ndlr : les ossements humains) laisser en place et de murer le tronçon de la galerie où ils se trouvent". Fin de l'histoire ?
Personne ne semble vouloir savoir
Actuellement, deux géologues travaillant pour le compte du Grand Lyon sondent les "arêtes de poissons", dans le cadre de la construction du deuxième tunnel (parallèle au tube existant et réservé aux transports en commun et vélos) qui menace deux galeries. Ils n'avaient jamais entendu parler de ces ossements et suivent les instructions qui, pour l'heure en tous cas, ne sont pas aux fouilles archéologiques.

Même réponse à la mairie, qui renvoie au Grand Lyon. Rue du Lac, malgré l'envoi des documents numérisés, on se heurte à un mur : "nous ne pouvons répondre à des éléments qui ne nous ont pas été formulés officiellement par les chercheurs en question".

Plusieurs questions se posent : pourquoi, à l'époque, a-t-on caché la présence de ces ossements humains ? Pourquoi, quasiment un demi-siècle plus tard, un tel gisement n'intéresse toujours personne ? Le projet de construction d'un deuxième tunnel sous la Croix-Rousse pourrait-t-il être remis en question ? Enfin, pourquoi les autorités se bornent-elles à affirmer que ces arêtes de poissont on été découvertes en 1963, alors qu'on a la preuve qu'elles l'étaient en 1959 ?
Pour Eric Fuster et Walid Nazim, toutes ces interrogations renvoient aux origines même de ce kilomètre de galeries : selon eux, il ne s'agit pas d'une construction militaire, comme l'avance beaucoup. Le mystère reste entier.

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