Lyonnais bloqués au Caire

CHRONIQUE DE GAZA n°1 – Pendant tout son séjour, le Lyonnais Pierre Thivend parti manifester contre le blocus israélien dans la bande de Gaza nous envoie ses chroniques quotidiennes. Avec 38 autres Lyonnais, 300 Français et plus d'un millier de personnes du monde entier, il tente de participer le 31 décembre à la marche pour la liberté de Gaza.

Résumé de la journée du 28 décembre :

Il était prévu initialement de quitter le Caire dans la nuit de dimanche à lundi pour El Arish, pour ensuite se présenter à la frontière de Rafah. Ce soir, lundi 28, nous sommes toujours au Caire en ayant fait pourtant une partie du trajet : 9O km !! Que s'est-il passé ?

Dans les jours précédents, les marcheurs déjà sur place, devant le refus des autorités égyptiennes de nous laisser aller à Gaza, ont pris un certain nombre d'initiatives, en particulier le jour anniversaire du déclenchement de l'offensive israélienne, le 27 décembre 2008 :

Un groupe a organisé un sit-in devant l'ambassade de France. A l'heure où nous écrivons, ils s'y trouvent toujours, encerclés par la police avec comme alternative soit de rester camper sur place dehors, dans des conditions très dures, soit de loger dans le lycée français qui se trouve à proximité, soit d'être reconduits à l'aéroport pour retour. Toutes ces possibilités sous surveillance policière.

Un autre groupe de 300 à 4OO personnes a tenté une descente du Nil avec des bougies disposées sur des felouques. La police leur a interdit les felouques, mais ils ont pu néanmoins rester et marcher le long du fleuve pendant plus d'une heure, avec l'assentiment manifeste des égyptiens qui circulaient.

Des médias égyptiens et étrangers (FR3, le Soir de Bruxelles... ) en ont parlé.

Aujourd'hui, lundi 28 décembre, une tentative de sortir du Caire a été collectivement décidée.

Les Rhônalpins qui sont logés dans des hôtels éloignés les uns des autres se trouvent de fait répartis en deux groupes. Une compagnie de bus courageuse (celle que nous avons payée pour nous emmener à El Arish,ayant eu l'interdiction de le faire), a affrété 5 bus, qui sont venus nous prendre à nos hôtels respectifs.

Un groupe de trois cars (groupe A) a pu quitter le Caire vers 14h, l'autre groupe de deux cars (groupe B), vers 15h.

Le groupe A a été bloqué à une cinquantaine de km du Caire, le groupe B (celui de Michèle et Pierre) à proximité d'Ismaïlia à 90km du Caire. Après d'interminables négociations avec les différents échelons de la police et l'ambassade de France, et en sachant que l'on risquait une action musclée de la police, il a été convenu que les cinq cars se retrouvent près du Caire. Notre groupe B est donc revenu au Caire sous escorte policière.

Mais le regroupement n'a pas pu avoir lieu, la police ayant encerclé le groupe A. Aux dernières nouvelles leur blocage vient d'être levé.

La situation est ce soir gravement bloquée ; les médias que nous sollicitons sur place, que nous informons en Europe et que nous vous demandons de continuer à saisir, peuvent-ils peser sur cette situation ? Nous apprenons par ailleurs que Leila Shahid vient d'arriver au Caire pour conduire de nouvelles tentatives.

Demain, diverses actions sur le Caire sont envisagées pour que l'on parle du blocus de Gaza, même s'il y a, ce soir, très peu de chances que nous puissions rentrer à Gaza“.

Pierre Thivend.

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