Ijsberg
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Ijsberg, ou quand une bande de jeunes geeks lance un média

Ils sont jeunes, ils sont passionnés par les reportages à l'étranger, ils sont geeks. Voilà, en trois mots, comment on pourrait qualifier cette bande de huit Lyonnais qui lanceront officiellement Ijsberg, un média d'actualités internationales, le 13 septembre. Mais ce serait réducteur quand on connaît le soin qu'ils apportent à tous les détails de leur projet. Une sacrée aventure.

Le lancement officiel d'Ijsberg est fixé au 13 septembre

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Prononcer ou pas le "j" d'Ijsberg ? C'est comme on préfère. "Chacun le prononce à sa manière, mais on s'est aperçu qu'au moins les gens retiennent le nom", sourit Florent Tamet, l'un des huit cofondateurs de ce nouveau média. Avec Camille Grange à ses côtés, les deux créateurs de start-up (car non, ce n'est apparemment pas incompatible avec le journalisme) sont dans une phase d'entre-deux. Encore au stade du pré-lancement, le site Internet d'Ijsberg sera officiellement inauguré le 13 septembre ; et l'équipe se cherche encore des locaux à Lyon.

 

Et oui ! Lyon. Ce projet ambitieux d'un média francophone consacré à l'actualité internationale part d'ici. "Nous venons tous du 'Journal International', lui aussi basé à Lyon, dont nous avons démissionné en mars 2013 pour un désaccord éditorial", raconte Camille Grange. Partir oui, mais pour reconstruire autre chose : "moins basé sur le bénévolat", "plus professionnel", avec "un vrai business plan". Étonnante maturité pour des étudiants (ISCPA, Lyon 3, etc.) qui ont entre 20 et 24 ans. Ces huit permanents resteront tous entre Rhône et Saône, certains poursuivront leurs études en parallèle. Ils seront épaulés par des correspondants partout dans le monde, rémunérés à l'article. Étudiants français en échange, journalistes professionnels... "On a reçu énormément de candidatures, le plus dur sera de faire le tri", constatent-ils. 50 seront engagés avant la fin de l'année.

Dans les traces d'Albert Londres

L'idée d'Ijsberg est ambitieuse. Redorer les lettres du journalisme international, inventer un site Internet et un magazine trimestriel de 120 pages de toute pièce, avec des fonds propres de seulement 30.000 euros et, surtout, bousculer les habitudes ronronnantes de la presse en ligne française. "C'est le propre d'Ijsberg - nous l'avions dit dès le départ - nous seront évolutifs", clame Florent Tamet. Exemple à l'appui : "Quand Google a annoncé qu'il privilégierait le référencement des sites sécurisés en 'HTTPS', 24 heures plus tard nous étions passés en 'HTTPS'". "On est tous un peu geeks", concède-t-il dans un sourire. L'avantage, c'est que cette compétence en informatique leur a permis de "réduire au maximum les coûts liés au développement".

Florent Tamet et Camille Grange, un œil sur la home-page de leur site

© L.C.

Le bilan de mi-étape est satisfaisant. "Au niveau des audiences, nous sommes au-dessus des prévisions, avec un rythme de 17.000 visiteurs uniques sur les deux semaines suivant le pré-lancement" se félicite Florent Tamet. L'objectif est toujours "d'arriver sur le papier début 2015", en passant au préalable par la case "levée de fonds". Et comme sur le Web, le but sera de relancer une forme de "journalisme narratif", dans les traces d'Albert Londres et avec comme modèles la revue XXI ou le média participatif néerlandais decorrespondent.nl.

Ils faudra encore attendre quelques mois pour voir si la hardiesse de ces huit Lyonnais suffira à réinventer le traitement de l'actualité internationale en France. Mais les débuts sont prometteurs et le projet semble bien ficelé. On a hâte de connaître la partie immergée de l'Ijsberg.

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