Pourquoi Bruno Bonnell a-t-il accepté de faire The Apprentice sur M6 ?

Entretien – M6 diffusera ce mercredi soir le premier épisode de l’émission de télé-réalité The Apprentice. Le Lyonnais Bruno Bonnell, grand patron du programme, explique pourquoi il a accepté d’y participer.

Avec l’émission de télé-réalité The Apprentice, le patron lyonnais Bruno Bonnell aura toute une saison pour trouver le bon salarié qu’il embauchera dans son entreprise Robopolis. Aux États-Unis, l’émission est devenue populaire grâce à Donald Trump, patron sans concession qui virait les candidats d’une simple phrase. En France, pas d’humiliation en direct, mais plus un programme qui privilégiera l’aventure humaine. Présent à Lyon pour présenter l’émission, Bruno Bonnell a répondu aux questions de la presse.

Un making-of du monde de l’entreprise”

En période de fort taux de chômage, l’émission ne risque-t-elle pas d’être mal vue ?

Bruno Bonnell : On n’exploite pas le filon des gens sans emploi. On fait l’inverse. On montre comment on peut trouver du boulot. Les candidats n’étaient pas passifs comme dans d’autres émissions de télé-réalité, ils sont sur le terrain, confrontés à des situations. Il y avait des choses à rendre, à exécuter, de l’argent à faire. On a vu des gens se révéler, d’autres s’effondrer. Il y a un côté école de la vie. C’est même une émission qui peut donner le moral.

L’émission va-t-elle changer le regard que l’on porte sur le monde de l’entreprise ?

On est dans la vulgarisation, on explique des codes et on montre l’envers du décor. C’est un petit peu un “making-of” du monde de l’entreprise. Le grand public va découvrir des choses et des concepts qu’il ne connaît pas toujours.

Pourquoi avoir accepté de faire ce programme ?

J’ai été approché par Endemol début 2015 et je connaissais la version américaine. J’ai accepté de participer à la condition que j’aie la main sur les candidats et que l’entrepreneuriat présenté soit celui “à la française”. Je ne voulais pas que ça soit à l’anglo-saxonne, où l’on dit aux gens “Tu es viré, tu prends ton carton et tu pars”. J’avais aussi envie d’avoir une réflexion autour de la transmission. La production a accepté ces idées.

À la clé, un vrai CDI…

Oui ! Directeur du développement commercial – pour lancer un produit dans le domaine de la télécommunication et de la robotique. Il me fallait quelqu’un avec une grande ouverture d’esprit. Cette personne rejoindra l’équipe à la fin de l’année. C’est pour ça que je voulais choisir les candidats : sept garçons, sept filles. Au bout, c’est une vraie embauche, je ne pouvais pas me laisser imposer les participants et ne pas trouver la bonne personne.

À l’image des autres émissions de télé-réalité, The Apprentice ne sera-t-il pas trop artificiel ?

Ce n’est pas une simulation, on est dans les conditions réelles. Il n’y a pas de story telling, ni de spectacle. Ceux qui ont joué des rôles au début ont vite arrêté. On a vite vu les vraies personnalités des gens. Lors du casting, M6 a éliminé les candidats qui étaient des professionnels de la télé-réalité, pour ne garder que ceux qui étaient réellement motivés.

Quels sont les profils des candidats ?

Ils ont entre 20 et 40 ans et voulaient tous travailler avec moi. Après, il y a de tout dans les candidats. Certains ont juste le bac, d’autres sont vendeurs. Il y en a un qui a fait HEC. La condition était juste de savoir parler anglais. Au final, ce n’est pas ceux qui sont les plus formés qui s’en sortent le mieux.

Cette émission vous a-t-elle changé ?

L’école 42 de Xavier Niel a montré que les formations ne font pas tout. En terme de ressources humaines, j’ai fait évoluer ma réflexion et décidé de donner des chances à des gens différents. En fait, j’ai formalisé ce que j’ai fait auparavant par intuition. Pour chaque poste, on doit se poser la question de la diversité des profils et pas forcément aller dans une école de commerce pour prendre un commercial.

The Apprentice pourrait-il donner à certains le goût de l’entreprise ?

Si on a le même impact que les émissions de cuisine ont eu sur le monde de la restauration, on sera content. Si on pouvait donner le goût de l’entrepreneuriat, ça serait super.

On a essayé de montrer aux gens que c’est par le mérite qu’on peut arriver à obtenir des choses, pas par sa formation.

Un dernier mot ?

Il y aura le vainqueur de l’émission. Il n’y a que des mini-vainqueurs. Vous verrez, vous serez surpris des finalistes.

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