Mercato: l’OL “ambitieux”... contraint à la cure d’austérité

Le mercato estival qui a débuté mardi (et se terminera le 2 septembre à minuit) met, une nouvelle fois, en lumière les difficultés financières de l’OL.

Les temps sont durs. Y compris pour les clubs de football. Après avoir dominé le foot français dans les années 2000 en remportant notamment 7 titres de rang, l’Olympique lyonnais doit désormais observer une période de vaches maigres. Si, sportivement, le président Aulas affirme que son équipe sera “compétitive la saison prochaine” grâce notamment à l’apport de jeunes talents issus de son centre de formation, l’heure est clairement aux économies. Exit donc les gros salaires – Yoann Gourcuff et ses 5,8 millions d’euros par an*, ou Bafé Gomis (3,5 millions) – et place à des joueurs en devenir à coût réduit.

Cet été, les supporters lyonnais devront se faire une raison : les départs seront nombreux et il ne faudra pas espérer voir une star débarquer entre Rhône et Saône. Même un Michel Bastos, prêté à Schalke 04, qui appartient donc toujours à l’OL, ne devrait pas revenir à Lyon. Continuant sa politique de réduction de la masse salariale, Jean-Michel Aulas avait réussi à se débarrasser d’un gros salaire (plus de 300 000 euros bruts par mois), mais pas par le biais d’un transfert définitif. Le président de l’OL avait eu recours à un prêt payant (2 millions d’euros) sur une période de 18 mois avec option d’achat (4,5 millions d’euros) pour son ailier gauche.

L’OL en mode conflit avec certains de ses joueurs

Le cas du Brésilien illustre à merveille la nécessité de l’OL de se débarrasser coûte que coûte de joueurs aux salaires trop conséquents, pour un club dont les actionnaires ne veulent plus mettre la main à la poche. Quitte à se fâcher avec certains. En conflit ouvert avec ses dirigeants en raison d’une prime non versée, Jimmy Briand en fait actuellement les frais. Après s’être exprimé dans L’Équipe (édition du jeudi 13 juin), où il affirme notamment son souhait de rester dans le Rhône la saison prochaine, l’OL lui a répondu du tac au tac. Ambiance. “L’Olympique lyonnais s’étonne des déclarations de Jimmy Briand dans le cadre d’une procédure en cours et regrette ce type de procédé visant à exercer indirectement une pression, et rappelle que c’est le comportement du joueur à Monaco lors des négociations sur son éventuel transfert qui est en cause. Concernant sa reprise de travail, le club rappelle que le médecin est à Lyon le seul décisionnaire pour juger de l’aptitude ou non d’un joueur. Le club précise enfin que, contrairement à ce qu’il affirme, Jimmy Briand a bien été informé directement de la volonté du club de donner une suite favorable à toute offre de transfert qu’il jugerait acceptable, ce qui a été confirmé récemment à son agent.”

La même situation devrait se reproduire pour Bafé Gomis. L’ancien Stéphanois, qui a des touches en Allemagne et en Angleterre, n’a pas l’intention de s’en aller. “Je serai là à la reprise, affirme-t-il. J’ai toujours dit que je voulais rester, donc je le redis : je serai lyonnais la saison prochaine.” De quoi agacer l’état-major olympien, qui ne manquera pas de riposter le moment venu. Si la méthode employée par Lyon peut surprendre, voire choquer, elle est voulue et minutieusement préparée par l’ensemble des décideurs rhodaniens. Lyon a bien l’intention de ne pas faire de cadeaux. L’été dernier, Jean-Michel Aulas avait clamé haut et fort son souhait de se débarrasser des “dinosaures” et "pharaons**”, jugés trop encombrants au sein du vestiaire lyonnais. Cet été, le boss de l’OL souhaite continuer à faire le ménage, quitte à laisser le PSG et Monaco régner en maîtres sur un mercato estival qui ne fait que commencer…

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* Salaire brut + primes fixes.

** Le Progrès, juillet 2012.

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