Montage 14 députés du Rhône 18 juin 2017
© Lyon Capitale

Qu'ont fait les députés du Rhône pendant leurs premières semaines ?

Les 14 députés du Rhône sont désormais en vacances après leurs premières semaines de travail en tant que députés sous la présidence d'Emmanuel Macron. Si certains ont choisi l'observation, d'autres n'ont pas hésité à s'emparer de sujets qui leur sont chers.

"J'ai fait partie de ceux qui l'ont fermée, le temps d'apprendre les codes" balance au Parisien Bruno Bonnell, député de la 6e circonscription du Rhône, promettant qu'à la rentrée, les députés de La République en Marche vont "sortir du silence". Pourtant, à en croire le site nosdéputés.fr, Bruno Bonnell a au moins le mérite d'avoir signé trois amendements, se calquant peut-être sur l'activité d'un homme rompu à l'exercice parlementaire : Jean-Louis Touraine. Un des amendements qu'ils ont tous deux signés a d'ailleurs été accepté et concerne l'emploi. Il s'agit de demander un "encadrement sécurisé du recours au télé travail ponctuel pour une meilleure conciliation entre la vie privée et la vie professionnelle".

Jean-Louis Touraine, ex-député PS réélu sous l'étiquette LREM revient donc aisément dans un bain qu'il connaît bien. Le vice-président de la commission des affaires sociales a, au sein de l'hémicycle, voté "pour" à tous les coups. Expérimenté au sein de l'assemblée, il a également pris le temps de poser une question orale au gouvernement à propos de son sujet de prédilection : la santé. Ainsi, le député de la 3e circonscription du Rhône a rappelé l'importance de la présentation d'une carte d'identité dans les bureaux de tabac pour éviter la vente de cigarette aux mineurs et la nécessité de prescrire des consultations de tabacologie pour les femmes enceintes.

Malgré son expérience comme député socialiste lors de la précédente législature, le député de la 14e circonscription, Yves Blein, n'a posé aucune question et n'a présenté ni signé aucun amendement. S'il n'a rejoint Emmanuel Macron qu'à la veille du 1er tour de la présidentielle, il semble parfaitement en phase avec sa politique : il a voté en faveur de tout ce qui lui a été présenté jusqu'ici, du discours de politique générale d’Édouard Philippe à la loi de confiance dans la vie publique, en passant par les ordonnances.

S'il n'a pas d'expérience de député, l'enseignant-chercheur chimiste et docteur en pollution de l'air, Jean-Luc Fugit, a été particulièrement actif sur son sujet de prédilection. Des 13 amendements qu'il a signé, 11 ont été acceptés. Le député de la 11e circonscription a également interpellé le ministre de la transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot, à propos du plan de lutte contre la pollution de l'air. En parallèle, il a demandé au ministère des Transports, aux côtés du député Thomas Gassilloud, à organiser une réunion au niveau local à propos de l'A45.

En silence, ils observent...

Beaucoup des néo-députés LREM du Rhône sont en revanche restés dans l'observation. Aucune question, amendement ou prise de parole au cours des premières semaines, mais des votes en faveur de tout ce qui leur a été présenté jusqu'à aujourd'hui. C'est le cas des députées Danièle Cazarian, Anne Brugnera, Blandine Brocard et Anissa Khedher, ainsi que des députés Hubert Julien Lafferière et Thomas Gassilloud. Si le député de la 1re circonscription, Thomas Rudigoz a osé prendre la parole au sein de l’hémicycle, ses courtes interventions venaient approuver les propos précédents ou envoyer des piques à l'opposition. Quant à la députée de la 7e circonscription, Anissa Khedher, nul besoin de prendre la parole pour être moquée sur les réseaux sociaux. Après avoir été décrédibilisée par sa prestation sur le plateau de TLM lors de la campagne, elle a suscité toutes les railleries en annonçant faire partie des 17 parlementaires choisis pour représenter la France à l'OTAN.

Le centriste du MODEM et député de la 12e circonscription, Cyrille Isaac-Sibille, prend plus activement ses marques. À deux reprises, il intervient au sein de l’hémicycle à propos de la modernisation du système de santé, en particulier concernant la transposition de directives européennes dans le droit français. Il s'inquiète que celles-ci puissent se faire dans la précipitation. Le secrétaire de la commission des affaires sociales a également proposé un amendement et en a signé huit autres. Concernant les votes, il a voté "pour" chacun des textes présentés depuis le début.

L'opposition continue à s'activer

Les députés Les Républicains de la 8e et 9e circonscription, quant à eux, gardent le rythme d'une opposition à laquelle ils appartenaient déjà à la précédente législature. Patrice Verchère s'est majoritairement opposé aux textes présentés au début de l'ère Macron, contrairement à Bernard Perrut, qui s'est abstenu sur le vote concernant le discours de politique générale d’Édouard Philippe et qui a voté pour "l'ensemble du projet de loi d'habilitation à prendre par ordonnances les mesures pour le renforcement du dialogue social". Aux côtés de Bernard Perrut, la lutte pour rétablir la réserve parlementaire dans le cadre de la loi pour rétablir la confiance dans la vie publique s'est finalement avérée vaine.

Et les trois questions écrites de Patrice Verchère, tout comme celles de Bernard Perrut, sont restées sans réponse. Celles du premier concernent l'accompagnement des commerçants pour se conformer à la loi finances 2016, la réforme annoncée de l'impôt de solidarité sur la fortune et la recherche sur les cancers pédiatriques. Celles du second, Bernard Perrut, concernent le système d'admission post-bac et le tirage au sort dans les filières surchargées, l'augmentation du nombre d'espèces animales en voie d'extinction ou menacées, ainsi que la fraude sociale. Sur les 64 amendements signés par Bernard Perrut et les 54 signés par Patrice Verchère ces dernières semaines, 6 ont été adoptés.

Suivez-nous
tiktok
d'heure en heure
d'heure en heure
Faire défiler vers le haut