collomb toit HEH © steven Belfils

Lyon : la rénovation d'Edouard-Herriot en débat

La rénovation de l'hôpital Edouard-Herriot sera un des points forts du conseil municipal de Lyon, ce lundi. Les élus voteront une subvention de 20 millions d'euros pour participer, entre autres, à la construction d'un nouveau super-pavillon de 100m de long. Un projet critiqué par certains qui pointent une tentation électoraliste de la part de Gérard Collomb. .

La rénovation de l'hôpital Edouard-Herriot va vraiment commencer. Cette semaine, les derniers patients des services d'hépato-gastro-entérologie quittent le pavillon H, qui sera démoli dans les semaines qui viennent. A sa place, sera érigé un nouveau pavillon XXL de 100m de long et 50m de large. Un pavé donc, "très compact" selon son concepteur, Michel Remon qui précise qu’il fallait privilégier l’installation d’un maximum de services par étage. L’aspect massif de cette nouvelle aile d’Edouard-Herriot est cassé par des "découpes" dans la façade. L’exposition à la lumière naturelle a également été privilégiée.

Moins de blocs opératoires

D’un point de vue technique, le pavillon H "nouvelle génération" abritera les soins critiques, l'imagerie d'urgence, la radiologie interventionnelle mais surtout 20 blocs opératoires, dont 8 ouverts 24 heures sur 24. C’est moins qu’actuellement, puisque 34 salles d’opérations existent physiquement, éclatées sur 10 sites de l’hôpital. "Nous ne pouvons pas faire tourner toutes nos salles d’opération, faute à un manque de médecins", expliquait le jour de la présentation du projet Madeleine Chanteur, directrice de l'hôpital, qui affirme que "si le nombre de blocs diminue, les amplitudes de fonctionnement passeront en revanche de 7 h30 à 10 heures".

Urgence et grands brûlés regroupés

Mais la modernisation d'Edouard-Herriot ne s'arrête pas là puisque les service d'urgences chirurgicales et traumato et les urgences médicales seront réunies au sein du pavillon N rénové. Le pavillon B (imagerie) devra également subir des aménagement, tandis qu'une nouvelle galerie sera percée, entre les pavillons N et le nouveau H. Le pavillon I, qui accueillera les services des grands brûlés de Saint-Joseph-Saint-Luc et d'Edouard-Herriot rassemblés, comptera une trentaine de lits d'ici fin 2016.

La modernisation de HEH est un vieux serpent de mer. C’est d’ailleurs le quatrième projet qui est présenté. Mais si les politiques ont longtemps qualifié de “priorité” cette réhabilitation de ce grand hôpital de centre-ville, la construction de l’Hôpital Femme mère enfant, le déménagement de l’Hôtel-Dieu, de Debrousse, les grands travaux à Lyon Sud ont finalement été privilégiés.

“Collomb voulait faire une annonce avant sa campagne”

Une rénovation tardive qui s’explique principalement par un manque de financement : 120 millions d'euros sont nécessaires. Ce lundi, le conseil municipal de Lyon votera une subvention de 20 millions d'euros comme s'y était engagé Gérard Collomb. Le Grand Lyon fera de même, tout comme l'Etat; le Conseil général 7 millions, les HCL 60 millions. Sur cette première phase, 72 millions seront consacrés à la construction du bâtiment H, le reste sera affecté au réaménagement des différents services.

Mais le choix de rénover Edouard-Herriot n'a pas que des supporters. Dans le dernier numéro de Lyon Capitale, actuellement en kiosques, Christophe Jacquinet, ancien directeur de l'Agence régionale de santé, regrettait ce chantier qui s'ouvre : “On va mettre plus de 120 millions d'euros pour moderniser une partie d'HEH, mais il fallait construire ailleurs, quitte à financer davantage. La cité idéale de Tony Garnier avec ses pavillons c'est une belle idée, sauf que ça ne correspond plus aux besoins d'un hôpital. Ça aurait pu faire de très beaux logements”, estime l'ancien haut fonctionnaire qui pointe du doigt une démarche électoraliste du maire de Lyon : “Gérard Collomb n'a pas pris le temps de chercher une autre solution, parce qu'il voulait faire une annonce avant sa campagne”.

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