Palais de justice de Lyon © Tim Douet
Palais de justice de Lyon © Tim Douet

La chute mortelle d’un ouvrier du bâtiment devant la justice

Été 2013. Un maçon décède après une chute du 7e étage d’un immeuble en construction à Vénissieux. Ce jeudi, la responsabilité de son employeur était débattue devant le tribunal correctionnel de Lyon.

Ambiance pesante ce jeudi après-midi à l'audience de la 5e chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Lyon. Visiblement, la présence de la presse agace les gérants de la société “E”, dont la responsabilité dans la mort de son ancien employé est recherchée devant le tribunal.

Le 16 juillet 2013 au matin, Noureddin F., un Lyonnais de 41 ans, décédait, emporté par la chute d'un coffrage en métal de plusieurs tonnes sur un chantier de Vénissieux. Sous les yeux impuissants de ses collègues, le maçon expérimenté est précipité dans le vide. Son corps sera retrouvé 25 m plus bas.

Le coffrage de 5 tonnes était instable

Selon l'inspection du travail, rapidement arrivée sur les lieux, le défaut de stabilisation du coffrage, alors fixé sur un simple élément de contreplaqué, serait la cause de l'accident. Une analyse retenue par le parquet alors que, pour l'entreprise, un quiproquo entre deux des salariés du chantier aurait conduit à ce terrible drame. "De façon inexpliquée, le coéquipier du salarié décédé a déboulonné un pan du coffre en métal, qui a alors chuté puis écrasé la passerelle sur laquelle se trouvait le pauvre homme", explique l'avocat de la société, avant de demander la relaxe.

''Nous n'avons reçu aucune attention de la société après le drame, pas même une gerbe pour ses funérailles !” confient la mère et les sœurs du défunt, interrogées par Lyon Capitale. Mes clientes sont dans l'attente d'une condamnation sévère depuis plus de deux ans”, poursuivra maître Gilles Devers, agacé par la lenteur de la justice. “On ne respecte pas le travail de deuil qu'ont à faire les victimes. Ce dossier aurait dû être jugé très vite après le drame”, poursuivra l'avocat de la famille.

50 000 euros d’amende requis

À l'audience, le procureur de la République a requis une amende de 50 000 euros à l'encontre de la société, déjà condamnée, six mois avant la mort de Noureddin F., pour l'homicide involontaire de l'un de ses salariés. Une deuxième condamnation pourrait mettre à mal la santé financière de cette entreprise familiale de plus de 140 salariés, attributaire de nombreux marchés de travaux publics dans la région lyonnaise.

Le travail de deuil des proches de la victime devrait pouvoir bientôt commencer. Le jugement sera rendu le 19 novembre prochain.

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