L'évêque d'Oran soutient Barbarin envers et contre tous

Ordonné par le cardinal Barbarin en 2013, Jean-Paul Vesco prend sa défense dans l'affaire du prêtre pédophile Bernard Preynat.

Pas sûr que cela mette un terme à la tempête qui souffle sur le diocèse de Lyon. Mais l'évêque d'Oran, lyonnais d'origine et ordonné en 2013 par le cardinal Philippe Barbarin, prend sa défense aujourd'hui dans les colonnes du Progrès. Comme l'avaient fait avant lui l'archevêque de Marseille et l'évêque d'Evry.

Communication de crise

Jean-Paul Vesco évoque d'abord la gravité des faits de pédophilie reconnus par le père Bernard Preynat à l'encontre de jeunes scouts, ainsi que le silence coupable de l'Église. Avant de soutenir le cardinal Barbarin, aujourd'hui visé par une enquête pour non-dénonciation de crimes, et qui recourt à deux cabinets d'avocats et une agence spécialisée dans la gestion de crise pour tenter de faire retomber la pression, révèle aujourd'hui Le Journal du dimanche.

"Aurais-je agi différemment ?"

Pour ce faire, l'évêque d'Oran se met à la place du Primat des Gaules : "Suis-je bien certain que, placé face à la même situation que lui, j'aurais agi différemment? Après avoir pris soin d'entendre ce prêtre, n'ayant aucun élément objectif permettant de mettre en doute ses paroles selon lesquelles il n'avait plus eu de comportements condamnables à l'égard d'enfants depuis 1991, aurais-je remis en cause les choix faits en conscience par mes trois prédécesseurs? Aurais-je pris à froid la décision de dénoncer à la justice des faits qui remontaient à une quinzaine d'années, pour lesquels je ne disposais d'aucune preuve tangible, ni aucun élément nouveau pouvant éveiller ma méfiance?"

Une longue interrogation qui suscite un certain malaise, quand on lit dans le même temps les témoignages recueillis dans notre numéro de mars, et ceux publiés aujourd'hui dans le JDD. Ceux de Christian et Didier, deux frères abusés par le prêtre quand ils avaient entre 9 et 15 ans, le premier violé, le second victime d'attouchements. Un prêtre dont les agissements étaient connus depuis 1991 - et personnellement par Philippe Barbarin depuis 2007 - et qui est resté en fonction jusqu'en 2015.

Pourtant, l'évêque d'Oran persiste : "Qui peut dès lors jeter la première pierre à l'archevêque de Lyon?" Si ce n'est l'Église, ce sera probablement les victimes et la justice.

Les commentaires sont fermés

Suivez-nous
tiktok
d'heure en heure
d'heure en heure
Faire défiler vers le haut