Capture d’écran 2012-10-22 à 10.25.42

Grand Stade : l'OL lance les travaux sans avoir purgé les recours

La Foncière du Montout, filiale à 100% d'OL Groupe a annoncé le 21 octobre qu'elle lançait les travaux du stade des Lumières. En vérité, il ne s'agit que des travaux de terrassement du terrain. Le but étant de contenter l'UEFA qui presse les promoteurs du projet.

"Conforter les délais de livraison facilitant la mise en service du stade pour la saison 2015/2016", c'est ainsi que la Foncière du Montout, filiale a 100% d'OL Groupe a présenté dimanche soir 21 octobre, sa communication sur le lancement des travaux du Grand Stade.

Mais les travaux a proprement parlé ne concernent que le terrassement du terrain. "Comme ils ne sont plus dans les délais, ils bougent, décrypte Franck Buronfosse, président de Carton Rouge, fédération d'opposants au projet. Ils vont mettre une pelle et un camion sur le terrain pour dire qu'ils commencent les travaux, histoire de rassurer l'UEFA.... Mais tant qu'ils n'auront pas purgés tous les recours, ils ne pourront pas aller plus loin. On le voit bien, Vinci, le constructeur n'a toujours pas signé !".

Et en effet, l'UEFA presse Lyon qui souhaite accueillir une demi-finale de l'Euro 2016 de football de construire son futur stade à dimension européenne. "Les travaux de terrassement devraient durer environ 5 mois", précise la filiale d'OL Groupe. Ils commencent ce lundi "pour anticiper les éventuelles intempéries hivernales".

Vinci n'a toujours pas signé

"Communication politique, erratique" dénonce Étienne Tête, avocat de Carton Rouge qui plaidera le recours contre le permis de construire du Stade des Lumières d'ici quelques mois. Vinci, constructeur du Grand Stade, a toujours dit qu'il ne s'engagerait pas dans la construction du Grand Stade tant que les recours ne seraient pas purgés. Or ceux-ci ne sont habituellement pas jugés avant "18 mois si l'on se réfère aux délais moyens de traitement du tribunal administratif", affirme Etienne Tête. Ce qui porte à septembre 2013. De son côté, Jean-Michel Aulas table sur décembre 2012. "Je n'ai pas d'informations là-dessus", précise Étienne Tête qui trouve "très inquiétant" de voir Jean-Michel Aulas donner "des garanties sur le délai de traitement de la justice".

Hors Ligue des champions, le stade ne serait plus justifié

En tout état de cause, la défense de l'opposant au Grand Stade est prête. Dans quelques mois, il plaidera deux arguments phares pour faire annuler le permis de construire du Stade des Lumières : la zone de sismicité sur laquelle les normes ont changé depuis le 1er mai 2011. Elle n'aurait pas été prise en compte dans la définition du permis de construire selon l'avocat. Autre argument, la constructibilité des terrains. Ils seraient devenus constructibles parce que les équipements publics à proximité auraient été jugés suffisants.

Or ce ne sont pas les équipements, mais les projets d'équipements (accès, parkings, plan de transport...) qui ont pu être évalués. Étienne Tête soutient que le tribunal ne reconnaitra pas la valeur de projets dans la mesure, en outre, où "tous les recours contre les accès du Grand stade, le PLU, les expropriations, ne sont pas jugés. Imaginez qu'un des accès du Grand Stade ne se fasse pas, comment ferait-on ?". A défaut, la déclaration d'intérêt général (DIG) aurait été portée au dossier.

Étienne Tête qui rappelle que le Grand Stade de l'OL a été imaginé au départ pour offrir 58 000 places aux supporters, contre 50 000 places dans un stade de Gerland rénové (lire ici). La capacité du stade et son plan de transports ont été pensés en fonction d'une équipe qui évoluait alors en Ligue des champions, ce qui n'est plus le cas aujourd'hui. Selon Étienne Tête, les 8000 places de différences entre Gerland rénové et le Stade des Lumières ne se justifieraient donc plus (une grande part resterait vide aujourd'hui !). Les 168 millions d'euros hors taxe d'argent public investis par les collectivités locales et l'Etat pour développer les accès encore moins.

Les commentaires sont fermés

Suivez-nous
tiktok
d'heure en heure
d'heure en heure
Faire défiler vers le haut