Un Lyonnais traque les secrets du Malabar Princess

A 60 ans l’explorateur Daniel Roche, continue d’escalader les glaciers dans l’espoir de percer les secrets du Malabar Princess et du Kanchenjunga. Fasciné par le crash des deux avions indiens dans le massif du Mont-Blanc, le Lyonnais a descendu plusieurs tonnes d’objets provenant des deux carcasses. Entre souvenirs poignants et théorie du complot, l'aventurier poursuit sa quête de vérité.

Tintin au Mont-Blanc, la teigne des glaciers, le chasseur de fantômes… Autant de surnoms dont est affublé Daniel Roche. Explorateur dans l’âme, cet Indiana Jones des temps modernes n’hésite pas à escalader les glaciers du Mont-Blanc pour trouver des vestiges emprisonnés dans la glace, du Malabar Princess et du Kanchenjunga. Les deux avions de la compagnie Air India, crashés respectivement en 1950 et 1966. En huit ans Daniel Roche a trouvé plus de neuf tonnes d’objets provenant des deux engins. L’alpiniste, qui escalade le glacier avec sa fille, explique "chercher la vérité".

“Raconter les histoires des gens“

Parmi les objets trouvés, une hélice, un moteur mais aussi des lettres, des bijoux, des documents personnels… Loin d’être un chasseur de trésor l’explorateur affirme s’intéresse avant tout au travail de mémoire : "Reconstituer les histoires, c’est ce qui m’intéresse. Les familles des victimes me contactent directement par mail et quand je trouve des objets ayant appartenu à leurs proches, elles sont heureuses, elles me remercient".

Il faut dire que Daniel Roche est particulièrement chanceux dans ce domaine. Un jour, en fouillant le glacier il trouve un petit mot écrit d’une mère à son fils lors du vol du Malabar Princess. Avec la liste des passagers, il retrouve le destinataire du message, en Inde, et lui remet le petit billet, vieux de 50 ans. Il y a aussi le sac de Josette Bonnargent, hôtesse de l’air lors du vol du Kanchenjunga. "Je suis tombé dessus comme ça. La seule française, c’est incroyable", explique, ému, Daniel Roche. Loin de s’arrêter à cette découverte, l’alpiniste mettra tout en œuvre pour retrouver la famille de l’employée d’Air India et finira par lui remettre en mains propres les effets personnels de la jeune femme.

"Trop de coïncidences pour un accident"

L’explorateur, loin d’avoir sa langue dans sa poche, n’hésite pas à exposer ses théories sur le crash des deux avions. "Le Malabar Princess, c’est clair il y a eu une mauvaise météo, mais qu’un autre avion se crash exactement au même endroit à 16 ans d’intervalle, c’est trop étrange. Surtout que dans le Kanchenjunga se trouvait Homi Bhabha, le père du programme nucléaire indien".

Pour lui il ne fait aucun doute que l’avion a été abattu par un missile. "L’avion était totalement désintégré, un simple crash ne peut pas faire cela. La position de l’avion n’était pas dans une approche normal en plus pour atterrir". Daniel Roche a été jusqu’à récupérer des fragments des avions crashés dans les tours du World Trade Center pour constater que les dégâts étaient identiques à ceux du Kanchenjunga. Mais l’aventurier cherche encore son Graal : la boîte nord du vol indien. "Je la confierai à une officine privée pour découvrir les vraies raisons du crash", explique-t-il.

“Les sanglots Indiens du Mont-Blanc“

L’explorateur vient de réaliser un film retraçant son aventure et ses découvertes : "Les sanglots Indiens du Mont-Blanc". Il partira à New York prochainement pour une présentation de son film avant de s’arrêter à l’automne en Inde. Présenté plusieurs fois dans la vallée de Chamonix, l’alpiniste se dit en revanche déçu de ne pas être mieux accueilli par la ville. "Les habitants pensent que je fais cela pour l’argent mais moi je fonctionne à l’affectif", confie-t-il.

L’aventurier ne nie pas une certaine hostilité de la part des gens du village. En cause, un sombre passé qui referait surface. "Vous savez dans le coin, on dit que pas mal de personnes seraient montées lors des deux crashs pour récupérer les affaires des victimes, et que certains paysans se seraient enrichis grâce à cela. Je ne sais pas si c’est vrai, mais beaucoup aimeraient qu’on ne parle plus de cette histoire". Pas rancunier face à cet accueil, il se dit même prêt à céder l’intégralité de sa collection, gratuitement, à Chamonix si la ville se décidait à ouvrir un musée dédié aux deux crashs.

Malgré tout, Daniel Roche compte bien poursuivre l’aventure et continuer à faire vivre l’histoire des "deux avions indiens, qui un jour, se sont crashés sur le Mont-Blanc".

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