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Pollution aux particules fines à Lyon : mais que fait le préfet ?

A la suite du dépassement des seuils d'alerte aux particules fines durant 4 jours consécutifs, les écologistes lyonnais dénoncent une "mise en danger de la santé des plus fragiles". Ils estiment que le préfet aurait dû mettre en oeuvre la circulation alternée des voitures. Air Rhône-Alpes, l'organisme en charge de la surveillance de l'air, aurait préconisé la gratuité des transports en commun.

La semaine dernière, Lyon a connu quatre jours consécutif de dépassement des seuils d'alerte, fixé à 80 µg/m3, sur plusieurs stations de mesure, ce qui constitue un seuil d'alerte de niveau 3, selon Air Rhône-Alpes, l'organisme en charge de la surveillance de l'air. Le niveau d’alerte est défini comme "un niveau de concentration de substances polluantes dans l’atmosphère au delà duquel une exposition de courte durée présente un risque pour la santé humaine ou de dégradation de l’environnement et à partir duquel des mesures d’urgence doivent immédiatement être prises". En cause des températures froides générant une utilisation intensive des chauffages individuels et collectifs et une absence de vent provoquant la stagnation des gaz.

pics de pollution aux particules fines à Lyon*

Air Rhône-Alpes : "Il n'y a pas eu de messages politiques forts"

Comme d'ordinaire, la pollution a reculé durant le week-end. Ce lundi, elle n'a pas retrouvé ses niveaux de la semaine dernière et elle devrait encore refluer au cours des jours à venir. Il n'empêche, les écologistes lyonnais s'inquiètent et demandent "la mise en place de la circulation alternée pour les véhicules motorisés et de la gratuité des transports en commun dans l’agglomération". La loi donne en effet au représentant de l'Etat les moyens d'agir. Or seules des limitations de vitesse ont été adoptées.

"Nous pouvons considérer qu’il y a soit une volonté délibérée de cacher la vérité aux Lyonnais, soit un manquement grave à la vigilance nécessaire. En tout cas il y a mise en danger de la santé des plus fragiles, mais aussi de l’ensemble de la population lyonnaise. Ce silence des autorités est scandaleux autant que stupéfiant", enrage Pierre Hémon, président du groupe écologiste à la Ville de Lyon. "Peu de mesures ont été mises en place à Lyon", constate Eric Chaxel, ingénieur chez Air Rhône-Alpes. "Les limitations de vitesse sont peu respectées au bout de quelques jours. Il n'y a pas eu de messages politiques forts d'envoyés. Des actions plus efficaces auraient pu être adoptées", complète-t-il, imaginant notamment la gratuité des transports en commun et celle du stationnement résidentiel.

Les leviers d'actions du préfet

Selon le code de l'Environnement, en plus de ces mesures, le préfet peut aussi prononcer des interdictions de trafic des poids-lourds ou créer une zone de circulation règlementée où ne peuvent circuler que les véhicules légers peu polluants (électriques, gaz et hybrides), les véhicules ayant au moins 3 occupants et les véhicules de secours ou de ceux assurant le transport des personnes (taxis).

Figure aussi la possibilité d'une circulation alternée, telle que la réclament les écologistes : "les véhicules dont le numéro d'immatriculation est pair ne pourront circuler que les jours pairs, les véhicules dont le numéro d'immatriculation est impair ne pourront circuler que les jours impairs", explique le Code de l'environnement. De son côté, la préfecture rappelle que les limites de vitesse sur les voies rapides urbaines ont été abaissées de façon permanente en mai 2012. Précisément pour réduire la pollution.

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* En rouge, les seuils d'information et d'alerte.

En bleu, la station A7 sud de Lyon,

En vert, la station Sud lyonnais/St-Fons,

En noir, la station Lyon-Tunnel de la Croix-Rousse,

En marron, la station Lyon-périphérique Est.

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