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OL : les hommes de l'ombre

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Guy Genet et Jérôme Renaud font partie des hommes de l’ombre de l’OL. Pour beaucoup, les intendants sont "ceux qui s’occupent des maillots". Une vision réductrice d’un métier qui demande un travail d’organisation et d’anticipation au quotidien.

Les deux hommes ont la langue bien pendue. Ils pourraient parler des heures de leur métier. Une vraie passion. Ancien joueur de l’OL de 1976 à 1980, Guy Genet n’a pas choisi d’être intendant. "Je voulais devenir entraîneur mais j’ai eu des blessures qui m’ont empêché d’y arriver", regrette-t-il. Avant de poursuivre. "Avant, mon boulot commençait sur la pelouse, maintenant il s’arrête devant". Jérôme Renaud jouait aussi au football. Mais en amateur. Aujourd’hui, il est l’entraîneur du FC 2 Fontaines. "Je n’étais pas destiné à faire ça mais quand j’ai eu cette opportunité, j’ai tout de suite accepté", déclare-t-il. Depuis 2007, les deux compères travaillent ensemble en tant que coordinateurs sportifs.

"On floque entre 2500 et 3000 maillots par an"

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Leur rôle est un savant mélange d’organisation, de patience et d’humilité. "Les gens pensent qu’on donne juste les équipements mais en réalité on doit floquer entre 2500 et 3000 maillots par an. Rien que pour la Ligue Europa, on prévoit 700 maillots", explique Guy, qui occupe ce poste depuis 17 ans. Mais le métier ne se résume pas au flocage des maillots des professionnels.

"Il faut tout prévoir. On prépare tous les équipements de l’équipe avant chaque déplacement et à chaque match à domicile", décrit Jérôme, arrivé à l’OL en 2007. "Il faut penser à tout, même à ce qui ne doit pas arriver" à coutume de dire "GG". Comme l’arrivée d’un nouveau sponsor à la dernière minute. "Il nous est arrivé de floquer des maillots au fer à repasser dans un hôtel une fois", s’amuse "Guitou", comme le surnomment ses amis. "Ici, on nous appelle Mac Gyver" rajoute Jérôme, hilare.

Aujourd’hui, les joueurs sont de plus en plus assistés et les deux "Jéjé" sont souvent sollicités. Ce qui ne les dérange pas. "Nous sommes à leur service mais il ne faut pas avoir l’impression qu’ils te prennent pour un larbin", précise l’ancien défenseur des Gones. Une véritable relation de confiance s’installe entre eux et les professionnels. "Quand on prépare le vestiaire avant les matchs, chaque joueur à ses habitudes et ses effets personnels", explique Jérôme, du haut de ses 39 ans. Grâce à ces rapports privilégiés, les deux compères possèdent une collection de maillots impressionnante : ceux des Coupet, Govou, Anderson, Juninho et autres Benzema sont bien rangés dans leurs bureaux.

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Cependant, ils ne gardent que peu de contacts avec les joueurs qui quittent le club. "Des fois, on a l’impression d’être simplement de passage", déplore Jérôme. Mais quelques joueurs les ont tout de même marqués. "Sidney Govou est quelqu’un qui a le cœur sur la main. Il vient souvent nous voir", se réjouit "Guitou". "Jé" garde quant à lui un très bon souvenir de l’Italien Fabio Grosso. "C’est un très grand monsieur. Il est arrivé en tant que champion du monde mais il ne nous l’a jamais fait ressentir. Il a une attention que jamais aucun joueur n’a eu", déclare-t-il, ému. De petites attentions qui font plaisir à ces hommes toujours aux petits soins des joueurs.

"Le jour où on parlera de nous, c’est qu’on aura fait une connerie"

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Si Guy et Jérôme travaillent dans l’ombre des stars de l’OL, l’envie d’une plus grande notoriété ne les enchantent pas vraiment. "Le jour où on parlera de nous, c’est qu’on aura fait une connerie", lance "Guitou". S’ils préfèrent rester dans l’anonymat, cela ne les empêche pas de vivre de grands moments avec l’équipe. "Les titres, c’est fabuleux", clame heureux, "Jé".

Le métier a toutefois ses inconvénients. "Je n’ai jamais pris trois semaines de congés de suite depuis 17 ans", souffle Guy. "Les week-end loin de la famille, ce n’est pas facile non plus", renchérit Jérôme. Mais ces deux hommes attachants sont avant tout des passionnés de football. "On travaille dans le milieu que l’on aime donc on ne se plaint pas", sourit l’ancien défenseur de l’OL des années 70. Ce qui fait dire à Jérôme dans un grand éclat de rire : "Bosser avec le grand Guy Genet, c’est l’extase !".

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