Louis Nicollin : "Les joutes, un hommage aux pirates du Rhône"

Louis Nicollin, emblématique patron du club de foot de Montpellier, est aussi le président de la fédération française de joutes et sauvetage nautique. Entretien avec un vrai amoureux de Lyon, mais aussi du Rhône et de la Saône.

Lyon Capitale : Comment êtes-vous devenu président de la fédération de joutes et de sauvetage nautique ?

Louis Nicollin : Mon père était l'ancien président, quand il est mort en 1977, j'ai repris la suite. Ça me fait du bien, j'oublie le football professionnel, tout l'argent. Les joutes, c'est un milieu sain, il n'y a pas de sous, juste l'apéro. Les trois quarts des jouteurs sont des rugbymen, ils s'éclatent et c'est génial.

Certains jouteurs confient ne pas vouloir tomber dans l'eau à cause de la qualité, vous en pensez quoi ?

S'ils ne veulent pas tomber : c'est pour gagner. Si ça arrive, tu prends un bain et tu retournes vite dans la barque. Le Rhône est un fleuve magnifique, il y a quelque chose de magique. Quand on pense par où il passe, c'est extraordinaire. Saône et Rhône qui se croisent, c'est superbe. Quand tu vois comment Lyon s'est faite, c'est la plus belle ville de France. Plus jeune j'ai eu la chance de faire une course en barque entre Lyon et Vienne, on allait manger de la friture à Vernaison. Quand je reviens sur Lyon, je vais manger des grenouilles chez Marguin aux Échets. Je suis toujours lyonnais dans le cœur.

A-t-on perdu la tradition des joutes à Lyon ?

Non, pas spécialement, nous avons toujours des clubs qui ont beaucoup de succès. Lyon a toujours été une ville de joutes. Il suffit de voir le bassin de la Mulatière, c'est quelque chose de fort. Les joutes sont toujours présentes et c'est un bel hommage au sauveteur du Rhône et tout ce qu'il y a autour. C'est aussi un hommage aux pirates du Rhône, tous ces gars qui travaillaient en usine et qui allaient pécher en douce le soir. Dès qu'il y avait des inondations, ils prenaient leur barque et allaient aider les gens. J'ai passé de grands moments avec eux. Je pense que c'est un peu fini. C'est malheureux. Ils avaient le visage buriné comme s'ils avaient traversé le Sahel, c'étaient des vrais durs, toujours solidaires avec tous les gens du bord du fleuve.

En tant que Lyonnais de coeur, que pensez-vous de la bataille en Jean-Michel Aulas et Olivier Ginon sur l'avenir de Gerland ?

J'ai une nostalgie avec Gerland, j'y suis allé quand j'avais douze ans et j'ai continué de le faire jusqu'à ce que je parte à Montpellier. Je ne suis pas encore allé au Parc OL, mais tout le monde me dit que c'est magnifique. Pour le LOU à Gerland, Jean-Michel Aulas veut tout et il exagère un peu. C'est un ami et je l'aime bien, mais qu'il laisse vivre le LOU et qu'il les emmerde pas. Il a son stade maintenant. Le LOU ne va pas toujours jouer à Vénissieux, ils seront très bien à Gerland. Gerland n'est pas à Jean-Michel Aulas, c'est le maire le patron. Pour une fois qu'on a un bon patron avec Gérard Collomb, on ne va pas s'en plaindre.

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