Conseil de la métropole, un budget serré et nuancé pour la majorité

Réuni en assemblée plénière hier, le Conseil de la métropole du Grand Lyon a voté son budget entaché par la baisse drastique de la dotation globale de fonctionnement (DGF) versée par l'Etat.

Avec une baisse de 57 millions d'euros de la dotation globale de fonctionnement versée par l'Etat, la métropole doit s'engager à une “maîtrise nécessaire des dépenses de fonctionnement”, précise Richard Brumm, en charge de la commission finance. À l'issue du mandat en 2020, la diminution de la DGF versée par l'Etat représentera une perte de 1,2 milliards d'euros pour la métropole.

Une dette remboursée d'ici 13 ans

Pour établir un budget équilibré, la majorité a décidé de ne pas créer de nouveaux emplois, mais aussi de tenter de réduire la dette. Le programme “marge de manœuvres”, étendard de la rigueur budgétaire des socialistes, vise à diminuer de 175 millions la dette sur l'ensemble du mandat en augmentant l'autofinancement. La dette actuelle de 2 milliards et 131 millions d'euros serait payée d'ici 13 ans et 5 mois selon les estimations budgétaires. Richard Brumm a certes évoqué les 141 millions d'euros de prêts toxiques récupérés par la métropole, mais il n'a pas abordé l'idée des négociations avec Dexia.

“Un budget qui a su arbitrer et nuancer”

Pour autant, les élus socialistes se targuent de ne pas avoir sacrifié les dépenses solidaires. Pour une élue du parti radical de gauche, le budget 2016 est “un budget qui a su arbitrer et nuancer”. Même son de cloche pour un élu du groupe Métropole Autrement qui a repris l'adage de Gérard Collomb : “la métropole doit marcher sur ses deux jambes : l'une économique, l'autre humaine et sociale”. La métropole prévoit donc d'augmenter de 4% les dépenses sociales avec en première ligne une augmentation du RSA de 7%. Pour le groupe communiste, cette hausse du RSA est normale et incarne “la triste conséquence de la politique en faveur du grand patronat mise en place par le gouvernement”.

Investir pour une métropole attractive et compétitive

Concernant la jambe économique, la métropole veut rester attractive et compétitive. Gérard Collomb s'est d'ailleurs targué de l'intérêt notable des maires de Nantes ou Bordeaux pour la politique menée à la métropole de Lyon.

L'investissement représentera donc 3,52 milliards d'euros dans le budget du Grand Lyon. Les projets phares de la métropole sont la création d'un Biodistrict à Gerland. Le nouveau siège de Sanofi permettrait de créer 500 postes, selon Richard Brumm. L'aménagement de la ZAC St-Priest, Gratte-ciel ou « Vénissy » sont également sur la table des grands projets économiques.

Un budget botté en touche par l'opposition

Pour l'opposition “les Républicains”, le budget présenté incarne “répartition autoritaire et subjective des subventions”. Ils considèrent que les 10% de subventions allouées aux communes sont trop faibles, face aux dépenses sociales qui constituent le premier poste de dépense (31% du budget). Du côté du FN, on déplore également l'importance accordée aux dépenses sociales au détriment de l'emploi.

Christophe Geourjon du groupe UDI, dénonce pour sa part le manque de mutualisation des dépenses entre la métropole et le département. La création de la métropole l'année dernière en remplacement du Grand Lyon supposait un partage des compétences et donc des postes. Les élus démocrates et indépendants (UDI) critiquent les doublons, c'est à dire l'existence de deux mêmes postes, entre la métropole et le département du nouveau Rhône : sur 8000 agents de la Métropole, seulement 25 ont été mutualisés” a déclaré Christophe Geourjon. Une accentuation de la mutualisation des dépenses entre les deux collectivités territoriales contribuerait à faire des économies, selon le groupe UDI.

À l'issue des débats, le président de la métropole a acté le vote du budget. Sans même porter un regard à l'assemblée, Gérard Collomb savait qu'il disposait d'une majorité suffisante, malgré l'opposition du FN, des Républicains et de l'UDI à ce budget 2016.

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