Najat Vallaud-Belkacem / Bruno Bonnell
© Tim Douet

Législatives : Bret irrité par Collomb qui pousse Bonnell contre Najat

Jean-Paul Bret, le maire PS de Villeurbanne, soutien de la première heure de Najat Vallaud-Belkacem, ne décolère pas vis-à-vis de Gérard Collomb. Il reproche au maire de Lyon une attitude belliqueuse en investissant contre la candidate PS aux législatives Bruno Bonnell.

Les candidats investis par En Marche aux élections législatives des 11 et 18 juin prochains seront dévoilés ce jeudi à midi. Mais, pour Jean-Paul Bret, le maire PS de Villeurbanne, la candidature de Bruno Bonnell dans la circonscription qui englobe sa ville est une sorte de casus belli. Localement, Gérard Collomb fait la pluie et le beau temps sur les investitures En Marche. Et il aurait choisi de présenter, face à la socialiste Najat Vallaud-Belkacem, le meilleur profil à sa disposition. Emmanuel Macron et son mouvement ont décidé, depuis le premier tour, de ne pas tendre la main à la ministre de l'Education nationale de François Hollande. Laquelle n'a, il est vrai, rien fait pour. Dès l'élection d'Emmanuel Macron, elle a fait savoir qu'elle ne porterait qu'une étiquette : celle du PS. Jean-Paul Bret goûte assez peu la possible candidature de Bruno Bonnell. Un scénario que Gérard Collomb n'a pas démenti, lors d'un échange entre les deux maires PS. "J'ai eu une conversation téléphonique avec lui ce mercredi. Au niveau de la métropole, Gérard Collomb cherche les consensus, là il pose d'autres bases de discussion. Il a une attitude belliqueuse en voulant “se payer” Najat. Il n'agit pas en homme de paix. Entre Lyon et Villeurbanne, il y a une tradition de paix armée ou plutôt une cohabitation. On ne s'embête pas entre voisins. Il m'a fait comprendre que si Najat s'était montrée moins insoumise face à Emmanuel Macron les choses auraient pu être différentes", nous a expliqué le maire de Villeurbanne, en marge du premier meeting des législatives de Najat Vallaud-Belkacem. Les relations déjà fraîches entre Jean-Paul Bret et Gérard Collomb risquent de virer à l'orage dans les prochaines semaines. D'autant plus que le premier tour des présidentielles laisse augurer une victoire possible du candidat d'En Marche à Villeurbanne, bastion historique du PS.

Le pragmatisme de NVB

Najat Vallaud-Belkacem se montre, elle, plus détachée face à une possible candidature de Bruno Bonnell, encouragée par Gérard Collomb. "La bataille ne se résumera pas à lui et moi. C'est un candidat comme un autre. Je n'ai pas une mauvaise relation avec Emmanuel Macron, mais En Marche a vocation à être un parti politique et son intérêt est donc de présenter des candidats dans les 577 circonscriptions. Une relation interpersonnelle ne pèse pas face à cet enjeu. Sur les affiches de campagne, il y aura la photo d'Emmanuel Macron que le candidat d'En Marche soit connu ou pas, léger ou solide. Pour moi, ça ne change donc rien. Je ne me demande pas si ce serait mieux avec untel ou untel", explique la désormais ancienne ministre de l'Education.

Une élection faussement donnée gagnée d’avance

Depuis des mois, Najat Vallaud-Belkacem répète que rien n'est acquis dans une circonscription favorable à la gauche. Le premier tour des présidentielles lui en a apporté la preuve. Pour contrer la vague Macron, elle a rodé, ce mercredi soir, son argumentaire de campagne : "Je souhaite qu'il réussisse pour notre pays. Emmanuel Macron incarne une neutralité politique. Je suis convaincue qu'il faut une majorité de gauche pour l'orienter plus à gauche. Ce n'est pas en votant pour un candidat d'En Marche que les électeurs auront ce résultat." Il s'agit pour la candidate investie par le PS, et fière de l'être, de contrer l'effet “vote utile” qui a plombé Benoît Hamon au premier tour de la présidentielle. Confrontée à la double menace France Insoumise et En Marche!, elle a, lors de sa discussion avec la salle ce mercredi soir, décoché quelques flèches pour les deux partis arrivés en tête au premier tour à Villeurbanne le 23 avril dernier. Elle a d'ailleurs prévenu qu'elle députée, elle s'opposerait à la réforme prévoyant la suspension des allocations pour un chômeur qui refuse deux emplois ou à la suppression du compte pénibilité. C'est donc sur sa gauche que Najat Vallaud-Belkacem cherche le chemin du second tour à Villeurbanne.

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