Clause Molière : "Laurent Wauquiez se prend les pieds dans le tapis"

Après l'annulation de la clause Molière par le tribunal administratif de Lyon, l'opposition au conseil régional a décrit la disposition de Laurent Wauquiez comme "une occasion perdue de lutter réellement contre le travail détaché en France"

"Laurent Wauquiez se prend les pieds dans le tapis". Le groupe d'opposition au conseil régional des élus du Rassemblement citoyen écologiste et solidaire (RCES) n'a pas manqué de réagir à l'annulation de la clause Molière prononcée par le tribunal administratif de Lyon, notamment par la voix d'Andréa Kotarac. Le conseiller régional a taclé une délibération "discriminante sur le fond et inapplicable sur la forme", "faite pour faire parler du Président de Région". "La lutte contre le travail détaché est un enjeu trop important pour être emprisonné dans des stratégies de communication personnelle et populiste", a pour sa part réagit le président du groupe Socialistes & Démocrates (S&D), Jean-François Debat.

Corinne Morel-Darleux (RCES) abonde en fustigeant "les coups de comm’ en dehors des compétences de la Région, voire en dehors de la loi (...) Avec la crèche, ça fait deux fois". Une référence à la décision du Conseil d'Etat du 6 octobre dernier, qui avait jugé illégale la crèche de Noël installée par Laurent Wauquiez à l'Hôtel de Région en 2016.

"Police de la langue"

Le recours devant le tribunal administratif avait été déposé par le préfet Michel Delpuech, "alerté sur le caractère discriminatoire" par les conseillers régionaux du groupe S&D, rappelle aujourd'hui leur chef de file, Jean-François Debat, par voie de communiqué. Ceux-ci avaient également déposé une requête, "en vue d’obtenir l’annulation non seulement de la clause Molière instaurée par Laurent Wauquiez, mais également de la brigade chargée de contrôler le respect de cette clause sur les chantiers de la région, telle une véritable police de la langue".

"La justice annule la clause Molière ! Un comble pour le Tartuffe Laurent Wauquiez, spécialiste des fourberies en tout genre", a ironisé Jean-Charles Kohlhaas, porte-parole du groupe RCES. Sur le fond Andréa Kotarac fustige une clause Molière, "en aucun cas assez élaborée pour que tous puissent travailler dignement". "Nous avions souligné l’incongruité de cette délibération, argue-t-il. Les agents de la région ne peuvent pas remplacer l’inspection du travail". "La solution aux problématiques du travail détaché ne peut être uniquement régionale, ajoute Jean François Debat. C’est un travail de fond qui doit être engagé au niveau européen dans le cadre d’une politique d’ensemble d’harmonisation".

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