Françoise Grossetete
© Tim Douet

La députée Françoise Grossetête justifie son vote en faveur du CETA

L'accord de libre-échange économique entre le Canada et l'Union européenne, le CETA, a été adopté ce mercredi par le parlement européen. L'eurodéputée lyonnaise Les Républicains, Françoise Grossetête, qui avait été visé par une campagne d'affichage contre le CETA, a fait parvenir un communiqué pour expliquer son vote.

408 voix pour, 254 contre et 33 absentions. Ce mercredi à Strasbourg, les députés du parlement européen se sont majoritairement exprimés en faveur du CETA, l'accord de libre-échange économique conclu fin 2016 entre le Canada et l'Union européenne. Si l'accord obtient un vote favorable de la part du parlement canadien d'ici quelques semaines, la baisse des taxes de douane et l'augmentation des quotas d'importation de viande canadienne vers l'Europe pourront s'appliquer dès le mois d'avril.

Un accord qui représente une "formidable opportunité de stimuler la croissance et la création d’emplois en Europe" estime François Grossetête, "en ouvrant de nouveaux débouchés à nos entreprises, notamment nos PME (75% des 10 000 entreprises françaises exportatrices au Canada sont des PME), tout en leur assurant des règles de concurrence équitable." Il y a quelques semaines dans les rues de Lyon, l'eurodéputée était visée par une campagne d'affichage contre le CETA, estimant ce traité comme "antidémocratique" et regrettant son impact sur "le réchauffement climatique et sa proportion à donner plus de pouvoir aux multinationales". Une mobilisation qui a sans doute poussé Françoise Grossetête a communiquer à propos de son adhésion à ce traité.

Selon l'eurodéputée, "de nombreux mensonges ont été dits à propos de ce traité de libre-échange, que ce soit par la gauche ou l’extrême droite, pour lesquels le protectionnisme et le repli sur soi constituent la seule perspective". Elle poursuit en expliquant avoir discuté avec des "nombreux spécialistes du dossier" et avoir tenue à "baser [son] vote sur des chiffres, et non pas sur des mythes". "Contrairement à ce que prétendent certains, le CETA n’est pas une dérégulation aveugle des échanges commerciaux. C’est en fait tout l’inverse. Il vise à mieux réglementer les échanges entre l’Europe et le Canada, afin que tous les acteurs jouent selon les mêmes règles". Pour que la partie la plus contestée du texte soit applicable, à savoir un mécanisme d'arbitrage qui permet aux multinationales d'attaquer les Etats en justice, elle devra être validée par les 38 parlements nationaux et régionaux avant que le CETA n'entre pleinement en vigueur.

"Les OGM n'entrent pas dans le cadre de l'accord"

Pour Françoise Grossetête, l'argument qui dénonce le CETA comme un outils pour permettre l'importation d'OGM ne tient pas. "Les denrées alimentaires importées du Canada devront respecter les normes européennes en matière sanitaire et environnementale. Il n’y aura donc ni OGM, ni bœuf aux hormones dans nos assiettes ! Bien au contraire, il est explicitement prévu que les OGM ne rentrent pas dans le cadre de l’accord." Elle estime également que l'impact du CETA sera "très positif pour certains secteurs agricoles, le lait, les produits transformés, les vins et spiritueux, et bien-sûr pour les indications géographiques qui seront désormais protégées".

Le CETA ouvre également un accès - à hauteur de 30%- au marchés publics canadiens par les entreprises européennes. Un accès encore insuffisant et qui n'est pas "une réciprocité totale" pour Françoise Grossetête, mais toujours mieux que l'ouverture à 10% qui est actuellement la règle. "Fini l’époque où Alstom était empêché de candidater à la construction du métro de Montréal !" imagine Françoise Grossetête.

L'accord ne serait pas non plus le "Cheval de Troie des Etats-Unis en permettant aux produits américains d’inonder notre marché, par le truchement du Canada" poursuit-elle, "le CETA est applicable uniquement aux produits originaires du Canada. Cela signifie que les produits doivent répondre aux règles d’origine définies par l’accord : ils doivent être fabriqués au Canada et leur contenu doit également être d’origine canadienne dans une certaine proportion."

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