Queyranne porte plainte contre Wauquiez

À quelques heures de la fin de la campagne officielle, Jean-Jack Queyranne a porté plainte contre X pour détournement de données publiques. Une plainte qui vise Laurent Wauquiez et son équipe. Le président actuel du conseil régional l’accuse d’avoir utilisé des listings publics de mails dans le cadre de ses opérations de propagande électorale.

La campagne de premier tour des élections régionales s'achève dans un climat de vive tension en Auvergne-Rhône-Alpes. Jean-Jack Queyranne, le candidat du PS, s'apprête à porter plainte contre X pour détournement de données publiques. Mais sa démarche semble viser Laurent Wauquiez et son équipe, qu'il accuse d'avoir récupéré des listings d'organismes publics pour faire campagne, ou d'avoir commis d'autres irrégularités.

Dans un communiqué de presse, l'équipe de Jean-Jack Queyranne liste quelques exemples. Certains ont déjà été relayés dans la presse et dans nos colonnes, comme l'appel du maire de Pierre-Bénite, Jérôme Moroge, à passer par son cabinet pour collecter les procurations.

“Un délit”

Mais ce sont surtout des mails adressés par le candidat Wauquiez qui ont intrigué le candidat PS. "La plupart des agriculteurs, des artisans, des commerçants, des étudiants de notre région ou encore des élus municipaux, des agents de l'État, des agents de la région Rhône-Alpes ou d'autres collectivités ont reçu des messages de propagande de M. Wauquiez. Ces données appartiennent à des organismes publics ou ayant une mission de service public, comme les chambres d'agriculture ou les chambres de commerce et d'artisanat. Leur utilisation à des fins électorales s'apparenterait à une véritable tricherie et, le cas échéant, à un délit", pointe Jérôme Safar, le directeur de campagne de Jean-Jack Queyranne.

Leur courroux se focalise sur des listings des chambres d'agriculture dont se seraient servies les équipes de Laurent Wauquiez.

De nombreux mails aux agriculteurs

"Nous n'avons pas la preuve qu'elles ont fourni leurs contacts à Laurent Wauquiez, mais nous avons la preuve qu'il les a utilisés. C'est illégal", nous a confié Jean-François Debat, tête de liste dans l'Ain et vice-président du conseil régional sortant, en charge des finances.

De nombreuses personnes en contact direct ou indirect avec la chambre d'agriculture de l'Ain ont reçu, par mail, une lettre de Laurent Wauquiez leur soumettant les mesures qu'il prendrait pour l'agriculture s'il était élu. "Nous portons plainte pour faire acter que l'on n'est plus dans un problème d'éthique, mais d'illégalités. Il est interdit d'utiliser des bases de données d'établissements publics pour une campagne électorale. Nous demandons que ceux qui se sont livrés à cette fraude électorale – car nous ne sommes pas dans une zone grise – rendent des comptes et que, le cas échéant, la justice en tienne compte", poursuit Jean-François Debat.

“Des affabulations”

Devant la gravité des accusations de Jean-Jack Queyranne, les porte-parole de Laurent Wauquiez ont immédiatement réagi. Mais sans répondre aux accusations : "Le candidat du Gouvernement, en chute libre dans les sondages et de plus en plus désavoué et esseulé, perd son sang-froid et se livre à une campagne de caniveau, fidèle à sa stratégie pathétique visant à privilégier les attaques personnelles au débat de fond. Face à ces affabulations, nous ne pouvons que conseiller au candidat du Gouvernement de se concentrer sur son projet inaudible et son médiocre bilan."

"Nos fichiers ont été constitués manuellement par nos militants. Sur Internet, on trouve beaucoup de données. C'est un gros boulot et nous sommes des gens sérieux", se justifie-t-on dans l'entourage du numéro 3 du parti Les Républicains pour expliquer comment ont été récupérées les adresses mails.

Nervosité générale

À quelques minutes de la clôture de la campagne, le seul point sur lequel convergent les équipes des deux candidats, c'est la nervosité dont ils s'accusent mutuellement. "Les sondages redonnent Queyranne battu. Ils sont très nerveux, fébriles", pointe l'entourage de Laurent Wauquiez. Jean-François Debat raille lui un rival "aux abois" : “Son équipe panique. L'utilisation de ces méthodes montre leur absence complète de sérénité", conclut-il.

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