Najat Vallaud-Belkacem / Bruno Bonnell
© Tim Douet

Villeurbanne: Première passe d’armes entre Bonnell et Vallaud-Belkacem

Ce sera l’un des duels phares des élections législatives : l’affrontement entre Bruno Bonnell (En Marche) et Najat Vallaud-Belkacem (PS) à Villeurbanne. Par presse interposée, les deux candidats se sont déjà envoyé quelques piques. Les relations entre leurs soutiens respectifs, Gérard Collomb et Jean-Paul Bret, se tendent aussi.

Au lendemain de l'annonce des investitures En Marche, la situation se tend à Villeurbanne autour du duel entre Najat Vallaud-Belkacem et Bruno Bonnell. Sur les conseils de Gérard Collomb, la commission d'investiture d'En Marche a choisi de présenter le chef d'entreprise (ex-Infogrames) face à l'ancienne ministre de l'Education nationale. D'autres membres des gouvernements de François Hollande ont eu droit à un traitement de faveur plus amical : Jean-Marie Le Guen, Marisol Touraine, Manuel Valls ou encore Myriam El-Khomri. Ce vendredi, Najat Vallaud-Belkacem a réagi à l'annonce de la candidature de Bruno Bonnell sur BFM TV : "Je ne savais pas qu'il était villeurbannais. Je le découvre. Jusqu'à il n'y a pas si longtemps, c'était un ami, qui a travaillé très étroitement avec François Hollande et Arnaud Montebourg. Il présente mon engagement politique comme un gros mot. Oui, la France a besoin d'hommes et de femmes qui sont politiquement engagés."

La course au plus villeurbannais

Jeudi soir, Bruno Bonnell avait lui aussi décoché quelques flèches contre Najat Vallaud-Belkacem : "Je suis tout l'inverse de Najat Vallaud-Belkacem. Elle est née dans le monde politique et n'est villeurbannaise que depuis un an. Je suis villeurbannais depuis toujours et en politique depuis quelques mois, avant elle était à Paris." Mais le référent d'En Marche dans le Rhône jure que l'affrontement politique sera “bienveillant” : "j'ai l’intention de mener une campagne cordiale, sur des arguments. Nous avons vu que le débat du second tour des présidentielles a frustré les Français."

“Elle s’est inscrite dans l’opposition”

Pour Bruno Bonnell, cet affrontement dans les urnes aurait pu être évité. Au soir du premier tour, il plaidait d'ailleurs pour ériger des passerelles avec la ministre de l'Education nationale. "À ce moment-là, nous attendions de voir les réactions de différentes personnes. La ligne était ouverte. Najat Vallaud-Belkacem s'est radicalisée, dans un discours que je respecte. Elle croit à la vieille politique, à la gauche et à la droite. Elle croit aux valeurs d'une gauche d'opposition. Elle s'est inscrite elle-même dans l'opposition. À partir de là, il n'y avait plus de passerelles", justifie Bruno Bonnell.

Un affrontement Bret/Collomb en coulisses

Derrière les deux protagonistes, leurs soutiens s'affrontent aussi : Gérard Collomb pour Bruno Bonnell et Jean-Paul Bret pour Najat Vallaud-Belkacem. Entre les maires PS des deux plus grandes villes de la métropole, les rapports ont toujours été distants. Mais, avec l'investiture de Bruno Bonnell contre Najat Vallaud-Belkacem, ils ont basculé de la méfiance à la défiance. Jean-Paul Bret avait prévenu qu'il y avait motif à casus belli avec Gérard Collomb. Des socialistes villeurbannais confirment que les relations vont forcément se tendre à la métropole, où les PS de la commune siègent dans un groupe distinct qui peut faire ou défaire les majorités. Ils menacent par exemple de contrarier les plans de Gérard Collomb si celui-ci devait quitter la métropole pour entrer au gouvernement en début de semaine prochaine.

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