Lyon : Jean Mercier relaxé en appel pour avoir aidé sa femme à mourir

Jean Mercier encourait une "peine de principe" d'un an de prison avec sursis pour "non assistance à personne en danger". En 2001, il avait accepté la demande de sa femme, dépressive depuis des années, en lui donnant les médicaments avec lesquels elle s'était donné la mort.

La Cour d'appel de Lyon a relaxé Jean Mercier ce jeudi. D'abord mis en examen pour meurtre avant que le juge d'instruction prononce un non-lieu, l'homme de 88 ans était renvoyé en correctionnelle pour "non assistance à personne en danger". Mariés depuis 55 ans, les deux époux étaient adhérents de l'association ADMD (Association pour le droit de mourir dans la dignité) qui a largement soutenu Jean Mercier durant son procès. L'association mène en parallèle un combat en faveur d'une loi sur l'assistance au suicide.

Une promesse de s'aider à se donner la mort

Si l'avocate générale a noté pendant le procès d'hier que "ce dossier ne doit pas être utilisé pour faire avancer une cause", Jean Mercier avait une autre vision un mois plus tôt en marge du procès : "La peine infligée, je m'en moque, je préférerais l'acquittement, mais ce qui compte, c'est le combat que je mène pour faire avancer les choses." Pendant le procès, l'avocat général avait indiqué que "Josianne Mercier n'était pas en fin de vie, elle n'était pas atteinte d'un mal incurable, elle souffrait d'arthrose, d'anxiété". Hier, l'affaire a été de nouveau décortiquée avec le rapport d'autopsie qui révèle la présence d'une quinzaine de médicaments différents dans le sang de la victime, qui souffrait de dépression depuis plusieurs années, ainsi que de douleurs dues à une arthrose lombaire et à une fracture au poignet quinze jours avant sa mort. Jean Mercier, son mari, a rappelé que sa femme l'avait, ce jour-là, supplié de lui donner les cachets, et qu'ils s'étaient tout deux promis de s'aider à se donner la mort en cas de grande souffrance.

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