Georges Képénékian
© Tim Douet

Lyon : la majorité acte la cession de la salle Rameau

La cession, sous forme de vente ou de bail emphytéotique, de la salle Rameau a été actée ce mardi au conseil municipal. Un choix critiqué, tant sur le fond que sur la forme, par les différents groupes d’opposition lyonnais.

Ce mardi, au premier conseil municipal présidé par Georges Képénékian, la municipalité a acté la “sortie du périmètre des services publics de la salle Rameau”. En clair, la vente ou la cession à travers un bail emphytéotique de la salle construite entre 1907 et 1908. Pour le moment, la municipalité n’a pas tranché entre les deux options. “Le choix entre la vente ou un bail emphytéotique sera aussi lié à la charge financière de la rénovation de ce bâtiment et de sa destination”, a expliqué le nouveau maire de Lyon. Nicole Gay, son adjointe déléguée à la préservation et au développement du patrimoine immobilier, a justifié cette “sortie du périmètre des services publics” par la baisse de la fréquentation et par le déficit (212 000 euros) de fonctionnement de la salle dont “les recettes ne couvrent que 34 % des dépenses”.

“Pas de commerce ou de supermarché”

Nicole Gay a assuré qu’il n’y aurait pas “de commerce ou de supermarché dans le projet qui sera proposé”. Une consultation va être lancée prochainement pour déterminer le type de cession. “Le cahier des charges n’est pas défini, mais il sera exigé, outre la rénovation du bâtiment dans le respect de l’existant, le maintien de cette salle avec cette détermination que nous portons d’un projet culturel ambitieux”, a conclu l’adjointe.

La délibération est pourtant mal passée du côté de l’opposition, qui a critiqué la méthode utilisée par Georges Képénékian. Tous ont souligné “la précipitation” de la mise à l’ordre du jour de la cession de la salle Rameau. “La vente potentielle d’un bâtiment public sans aucune concertation, en réglant la gestion avant d’imaginer le projet, est une aberration”, a ainsi tancé Arthur Remy, conseiller municipal “Lyon Citoyenne et Solidaire”. Selon lui, le manque de fréquentation de cette salle est dû à son mode de gestion : “Cette salle n’a jamais eu d’identité culturelle bien affirmée parce qu’elle a été gérée directement par la direction centrale de l’immobilier.”

“La municipalité avance masquée – de quoi avez-vous peur ?”

Mêmes arguments pour Denis Broliquier (UDI) : “Aujourd’hui, nous ne savons pas grand-chose de ce projet, depuis le début la municipalité avance masquée. De quoi avez-vous peur ? Un dossier aussi emblématique que celui-là aurait dû être mis au débat sur la place publique. Or ce dossier n’a pas été démocratiquement voté.” Sur le fond, le maire du 2e arrondissement s’en est pris au choix de la municipalité de “vendre ses bijoux de famille depuis des années pour équilibrer ses comptes”. “La salle Rameau est une institution lyonnaise que nous ne pouvons brader”, a-t-il conclu. Du côté des élus Les Républicains, Stéphane Guilland a regretté que cette décision acte “de fait la disparition de l’académie de billard” et qu’elle “ne s’inscrive pas dans une réflexion plus globale sur la gestion des salles municipales de proximité, notamment sur une gestion confiée aux arrondissements”. Tous ces groupes ont voté contre la délibération ou se sont abstenus.

Georges Képénékian s’est défendu en déclarant que ce qui a guidé ce choix, “c’est de continuer l’action de modernisation de cette partie du centre de Lyon, avec la rénovation de la halle de la Martinière et de l’église Saint-Bernard”. “La ville investit 20 % de son budget dans ce secteur. Nous avons le souci de développer la scène artistique lyonnaise, qui ne doit pas s’arrêter face aux contraintes budgétaires. Nous avons à trouver des liaisons et solutions intelligentes en associant le privé et le public”, a poursuivi le maire de Lyon, avant d’assurer qu’il serait “vigilant sur la qualité des sujets qui seront soumis”.

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