Éruption volcanique aux Nuits de Fourvière avec Sigur Rós

Dans un théâtre antique plein à craquer, les Islandais de Sigur Rós étaient un des rendez-vous des nuits de Fourvière à ne pas manquer.

Dans le théâtre antique, les gens se pressent pour trouver la meilleure place. Après la première partie de Keren Ann, c’est derrière un panneau évoquant la brume que résonnent les premières notes du groupe de Reykjavik (littéralement "baie des brumes" en islandais). Après trois ans d’absence aux nuits de Fourvière, Sigur Rós revient, acclamé par le public, et commence sa musique étrange et envoûtante.

Créé en 1994, le groupe compte dans ses rangs Jón ór Birgissonn surnommé "Jónsi" (chant, guitare électrique), Georg Hólm ou "Goggi" (guitare basse), Orri Páll Drason (batterie) puis Ólafur Björn Ólafsson, qui est aux claviers uniquement lors des tournées.

Le volcan Sigur Rós

Les deux spécificités de Sigur Rós sont marquées principalement par le personnage de Jónsi : il chante en falsetto (voix de tête) et joue de la guitare avec un archet de violoncelle (technique déjà utilisée dans le rock des années 70, notamment par Jimmy Page, guitariste de Led Zeppelin).

Cette musique intense fait vibrer l’ensemble du public. Des mélodies planantes, minimalistes, faussement calmes, car d’un coup, tel un volcan islandais, la musique de Sigur Rós explose, accompagnée de projections lumineuses aveuglantes. On en prend plein la vue et les oreilles. Du coup on ferme les yeux, en se laissant emporter dans des paysages sonores imaginaires.

La sensation Keren Ann

Les accents du vonlenska, langue poétique totalement inventée par le chanteur du groupe, renforcent la magie de leur performance, qui s’achève en apothéose lorsque le bassiste jette sa guitare sur le sol et que Jónsi casse tous les crins de son archet, qu’il finit par offrir au public déchaîné. Tradition oblige : le concert se termine avec la bataille de coussins entre Sigur Rós et les spectateurs du théâtre antique.

Autre sensation de la soirée : la chanteuse néerlandaise Keren Ann qui effectue la première partie du concert avec brio. Après cinq ans d’absence discographique, l’artiste revient avec un septième album You’re gonna get love, aux paroles intimistes. Amoureuse du songwriting, ses paroles pleines d’émotions sont lourdes de sens, comme dans Where Did you go ?. Keren Ann parvient à capturer la beauté des moments nostalgiques et la partage à son public avec intensité. Sa voix grave, pleine de fraîcheur et de sensualité, sait se faire à la fois tendre et inquiétante, comme lorsqu’elle évoque les angoisses d’une mère pour son fils parti à la guerre dans Bring Back. Une soirée intense qui s’est évanouie en une véritable explosion de joie.

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