Montage Billie Neil Young juin 2016

En concert à Lyon : Neil et Billie, Young & Erotic

Au sud, un jeunot de 70 ans toujours Rebel. Au nord, une sirène brûlante habillée par l’Erotic Market. Neil Young et Billie sont en concert ce mercredi à la Halle et au Transbo. Difficile choix énergétique.

Forever Young

Il y a peu, dans Rolling Stone, Micah Nelson (de Promise of the Real, le groupe de jeunots qui accompagne Neil Young sur la tournée Rebel Content de son 36e album) racontait qu’à la quatrième date du tour il avait vécu une expérience de “décorporation”, flottant quelques secondes au-dessus de son propre corps, comme emporté par la puissance du moment. Quand on sait qu’il est lui-même le fils de la légende country Willie Nelson (a priori donc moins impressionnable que le gratteux moyen), on imagine l’énergie déflagrante dégagée par l’immortel monstre Young.

Alors que ses collègues décanillent les uns après les autres comme un jeu de dominos, Young, bientôt 71 ans, balance encore des versions live de quinze minutes de ses meilleurs morceaux, jusqu’à faire défaillir ses musicos d’un demi-siècle ses cadets. Tout est dit.

Neil Young & Promise of the Real – Mercredi 15 juin à 20h, à la halle Tony-Garnier.

Braise liquide

Avec Billie et son Baiser, on avait découvert un univers d’ombres et de lumières, d’amours impossibles et de créatures étranges, de contes de fées en train de se défaire, toutes choses matérialisées par un mariage a priori impossible : celui d’une new-wave aux reflets krautrock bleutés et d’une chanson française aux lèvres rouge vif – mais dans les contes de fées rien n’est vraiment impossible.

Plongeant dans son nouvel EP, Nuits aquatiques, c’est le même genre de sensation qui envahit l’auditeur, immédiatement envoûté façon Ulysse. Nous sommes sur, dans et sous l’eau. Et, comme le dit un petit caïd phocéen dans l’inénarrable série Marseille en une réplique digne de Woody Allen, “l’eau, c’est grand”. En outre, ça mouille, ça noie même. Ici donc les créatures fantastiques et mythiques de la sirène Billie sont plutôt aquatiques, même quand elles ont Des ailes sur les phalanges ou que les sirènes sont de la police.

D’emblée, le titre Méduses valide la théorie de James Barrie, l’auteur de Peter Pan, selon laquelle les fées ne manifestent leur joie que dans la danse. Même si l’on pressent que chez Billie la danse est aussi thérapeutique, cherche à retrouver la joie plus qu’à la manifester. Mais toujours la dialectique musicale qui frotte l’électro-pop et le hip-hop d’une production signée Erotic Market aux mots brûlants de la chanteuse crée l’étincelle qui embrase ces chansons : cette mer-là n’est pas d’huile mais hautement inflammable. C’est pourquoi on y danse comme des flammes, mais aussi comme on se débat. Car l’on s’y brûle autant qu’on s’y noie, ce qui pourrait être une définition de l’amour, sujet préféré de cette grande Sangtimentale désormais fille de l’eau faisant feu de tout boire.

Le French Kiss de Billie – Mercredi 15 juin à 20h, au Transbordeur.
GRATUIT sur réservation.
Avec 4 invitées spéciales : Carmen Maria Vega, Karimouche, Morikan et Marine Pellegrini.
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