Biennale de la danse: rencontre avec le chorégraphe Mourad Merzouki

À la fin du défilé, place Bellecour, Mourad Merzouki offrira aux milliers de spectateurs présents, mais aussi à tous les amateurs qui auront participé au défilé, une version revisitée de Récital, créé en 1998. Un événement qui réunira 40 danseurs et chorégraphes hip-hop de plusieurs générations. Rencontre.

Lyon Capitale : Pourquoi le choix de Récital ?

Mourad Merzouki : “C’est une pièce qui a véritablement marqué mon parcours de chorégraphe. Je l’ai créée en 1998 dans le cadre de “Mediterranea”, la 8e Biennale de la danse, et elle tourne encore aujourd’hui. Elle est emblématique d’une vision nouvelle que je voulais pour la danse hip-hop. Il y a une écriture chorégraphique, avec notamment un mélange de styles qu’il était inconcevable de faire à l’époque : du loft, de la breakdance et du smurf. C’était aussi la première fois qu’il y avait une mise en lumière des mouvements, grâce à Yoann Tivoli, et une vraie composition musicale de Franck 2 Louise. À l’époque, le hip-hop, c’était ambiance boîte de nuit et rien d’autre !”

Pour ce spectacle, vous avez fait appel à des danseurs et des chorégraphes hip-hop de plusieurs générations.

“Oui, j’ai eu envie de réunir les pionniers d’il y a vingt-cinq ans mais également des plus jeunes, comme les Pockemon, qui portent le hip-hop autrement. Au total, ils sont quarante, mais ils auraient pu être plus nombreux car beaucoup n’étaient pas disponibles. C’est une pièce qui les a tous marqués. À l’origine, nous étions six ; ici, l’enjeu est différent, mais il est hors de question de faire un spectacle qui serait un simple show distrayant. L’écriture est la même, avec un final très dynamique. J’ai découpé les quinze minutes présentées, en fonction des différents tableaux et en sollicitant des danseurs de danse debout, de break, mais aussi des danseurs-acrobates.”

Que ressentez-vous devant ce travail ?

“C’est très excitant. Il y a une maturité dans nos rencontres, alors que chacun pourrait avoir envie de tirer la couverture à lui. Quand on est jeune, on échange moins. Ici, on discute plus, il y a un réel désir de se retrouver autour d’un projet. C’est une façon de revivre des moments très forts, qui démontre qu’aujourd’hui le hip- hop a la faculté de nous réunir et de nous faire réfléchir ensemble.”

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Récital, de Mourad Merzouki.

Dimanche 9 septembre, place Bellecour, à la fin du défilé.

Biennale de la danse, du 13 au 30 septembre, à Lyon.

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