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Casse-Noisette à la Salle 3000 : “un gala de MJC”

Le prestigieux ballet de Tchaïkovski Casse-Noisette se jouait au palais des congrès de Lyon samedi dernier. Mais, à la grande surprise du public, le spectacle semblait assuré par des amateurs.

"On s'est retrouvé devant quelque chose qui ressemblait à un gala de MJC." Comme la soixantaine de spectateurs présents samedi soir à la Salle 3000, Emmanuelle Berthelot n'en revient pas. Le chef-d'œuvre de Tchaïkovski Casse-Noisette a été massacré devant ses yeux : danseurs non professionnels, dont certains "âgés de 14 ans tout au plus", absence de chorégraphie et d'interprétation artistique, bande-son présentant des défauts, costumes de carnaval, animations grotesques, blancs de 5 minutes durant le spectacle, ou encore fermetures intempestives du rideau rouge... La liste des doléances est longue.

À plusieurs reprises, les huées et les sifflets ont résonné dans la salle, jusqu'à la fin du ballet, évidemment très peu applaudi. Car tous les spectateurs s'attendaient à voir ce que mentionnait leur billet, à savoir un "ballet de danse classique" produit par le Grand Théâtre Municipal de Kiev. "Il y a une tradition ukrainienne réputée pour produire de beaux ballets internationaux, et c'est au vu de cette réputation que nous avions acheté nos places", relate Emmanuelle Berthelot, représentante du collectif monté en réaction à cet incident. Des places achetées il y a un mois, entre 46 et 59 euros...

Un remboursement des places ?

Au terme de la représentation, les spectateurs en colère se sont donc rassemblés devant le bureau du responsable de la programmation, exigeant un remboursement. En vain : le producteur, présent au début du spectacle, avait disparu. "On nous a dit que c'était au Grand Lyon que revenait le choix de la programmation, explique Emmanuelle Berthelot. Je pense qu'il est probable que le Grand Lyon ait été abusé, et c'est nous qui en avons payé les frais."

En réalité, cette compétence ne revient pas à la communauté urbaine, mais à GL Events, le géant de l'événementiel lyonnais, qui gère le centre des congrès. "C'est un producteur avec lequel on travaille depuis 2007, on n'avait jamais eu de problèmes", réagit la responsable de la communication de GL Events, contactée par Lyon Capitale. Celle-ci a reçu une dizaine de plaintes. Problème : le producteur en question, attaqué par la société, semble avoir décidé de faire le mort. Quant aux spectateurs, ils se sont vu offrir des places pour une représentation de leur choix, en attente d'un remboursement soutenu par GL Events. Ce dernier a également entrepris de dénoncer le contrat signé avec le producteur, pour empêcher les prochaines représentations de ce Casse-Noisette désastreux. Elles étaient prévues pour les 8 et 9 décembre 2014.

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