Tour Sky 56 Pazrt-Dieu

Collomb Tour 2016, la “métamorphose”

Les vacances politiques sont bien finies : le maire de Lyon et président de la métropole a donné la consacrée visite de chantiers annuelle ce mardi.

La traditionnelle visite de chantiers de rentrée marque implacablement la fin des vacances et la rentrée politique de Gérard Collomb.

Ce fut l'occasion ce mardi pour le maire de Lyon de braquer les projecteurs sur plusieurs projets emblématiques de la "métamorphose" lyonnaise. Brandissant un volumineux classeur des opérations urbaines en cours, Gérard Collomb a tenu à montrer que la "métropole de Lyon continuer[ait] à se métamorphoser en 2017" .

À travers le choix des sites retenus pour ce "Collomb Tour 2016" se matérialisent les grandes lignes du troisième mandat du maire de Lyon : la reconstruction de la Part-Dieu, "cœur de la métropole lyonnaise", la transformation du Carré de Soie, "pôle majeur de développement urbain" et le développement de Gerland, "porte d'entrée sud de la ville".

Si cette visite de chantiers a inévitablement pris de la hauteur, elle n'a en revanche pas débuté, comme les deux dernières années, du haut de la tour Incity mais au huitième étage de Silex, un immeuble de bureaux tout en verre (face aux terrasses du centre commercial de la Part-Dieu), symbole de l'immense démolition-reconstruction du deuxième quartier d'affaires français derrière celui de la Défense. Dans son dos, la tour EDF, emblématique du "style" Part-Dieu, conçue par Charles Delfante dans les années 1970, se transformera d'ici quelques mois en une tour contemporaine de 80 mètres de haut dans une "logique de régénération urbaine", selon son architecte, Antoine Durand.

“D'aucuns se disaient : "Oui, les deux premiers mandats, super. Et le troisième, ça va bouger ?” Une ville avec des grues est une ville qui bouge, qui va de l'avant. Lyon en est le symbole", lance Gérard Collomb, avant de rejoindre le car affrété pour l'occasion, direction Carré de Soie.

“On a désoccupé Vaulx-en-Velin”

Et de montrer, micro en main, l'énorme chantier à 103 millions d'euros de Médipôle, le long du périphérique à Villeurbanne, une superclinique de 708 lits, 1 500 salariés et 250 praticiens qui accueillera sur un même site les cliniques mutualistes de l’agglomération lyonnaise (Clinique mutualiste de Lyon, clinique de l’Union, clinique du Grand-Large et centre des Ormes) et deux établissements du groupe Capio (clinique du Tonkin et centre Bayard).

Quelques virages plus loin, dossier de presse “Carré de Soie, une situation stratégique” sous le bras, la petite meute de journalistes fonce derrière le maire de Lyon : "En début de mandat, en 2001, il y avait le projet de Carré de Soie qui s'articulait autour du Multiplex. À l'époque, ce terrain était un peu occupé... [par des Roms, NdlR]. On l'avait alors désoccupé, ce qui m'avait valu quelques reproches. Nous n'avons pas eu tout à fait tort quand je vois le quartier aujourd'hui."

Plus qu'un quartier, le projet urbain Carré de Soie signe la transformation d'un territoire de 500 hectares dont 250 “mutables” (possible changement d'affectation). Une "véritable ville" à cheval sur Villeurbanne et Vaulx-en-Velin. D'ici à 2017, sortiront de terre 831 logements, 28 000 m² de tertiaire, en plus d'une restructuration du centre de loisirs et de commerce – à la recherche d'un nouveau souffle – avec l'arrivée de Nike et surtout de Carrefour. Et le président de la métropole de citer l'installation, courant septembre, du siège France d'Adecco. À terme, à l'horizon 2020, Gérard Collomb entend attirer plus de 8 000 nouveaux habitants, construire 200 000 m² de bureaux et positionner le Carré de Soie comme "l'un des quatre pôles tertiaires de l'agglomération", en complément de la Part-Dieu, la Confluence et Gerland.

Une pointe qui ne le sera plus

Gerland, ultime étape du “Collomb Tour 2016”. “Ce quartier, qui est une pointe, aura demain un périphérique et un pont. Il ne sera plus barré par le Rhône mais relié au territoire de la Saulaie et de tout Lyon sud", annonce le maire. Gerland, c'est l'équivalent de la population de Vienne, glisse un des (très) nombreux conseillers techniques présents. Soit 30 000 habitants, pour 2 300 entreprises, 3 000 étudiants, 2 750 chercheurs...

Projet phare de cette mutation de Gerland, la Zac des Girondins, l'une des dernières grandes (17,5 ha) emprises foncières mutables sur Lyon. Sont prévus : 2 900 nouveaux logements, 65 500 m² de bureaux, 7 000 m² de commerces et 17 000 m² d'équipements publics, avec une large place donnée au végétal. Dernière tournée de chantier, le PUP (projet urbain partenarial porté par Gécina avec la métropole et la Ville de Lyon), 75 rue de Gerland, un "nouveau pôle de vie" avec la centrale et très réussie grande halle, ou la conservation du patrimoine industriel (ancienne fonderie) avec la contemporanéité des constructions.

Pour le coup, si, lors du “Collomb Tour 2015”, le maire de Lyon s'était emporté, le verbe haut, sur l'emploi de bois ("au bout de cinq ans, les façades sont pourries, dégueulasses (…). Je ne veux plus en voir"), avec cette grande halle, il a été servi. Et n'y a rien trouvé à redire. Une visite qui a envoyé du bois, dirait l'entourage du maire de Lyon.

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