Manifestation contre la loi El-Khomri 17 mars 2016
© Quentin Duval

Loi Travail : "on ne lâchera rien" à la nouvelle manifestation à Lyon

À la veille d’une sixième journée de manifestation contre la loi El-Khomri, les dirigeants de la CGT, de FO et de l’UNEF n’entendent céder sur aucun terrain et comptent bien aller jusqu’au retrait du texte, peu importe le temps qu’il faudra.

Après le mouvement de mardi dernier, les syndicats ont appelé à une nouvelle journée de manifestation dans toute la France demain, samedi 9 avril et Lyon n’est pas en reste. “Cette manifestation est une poursuite des précédents mouvements”, précise Pascal Lagrue de Force Ouvrière à Lyon. Il s’agit donc bien de faire à nouveau pression sur le gouvernement afin d’obtenir le retrait du texte de la loi-travail dite loi El-Khomri. Même son de cloche à la CGT : “on est toujours combatif”, assure un des représentants.

Quid des citoyens ? Après six manifestations et en plus, une veille de vacances scolaires, n’y a-t-il pas une crainte de perdre des appuis ? Pas pour l’instant. “On ne lâchera rien, on n’a pas peur de perdre les gens en route. On était 3000 mardi alors que ce n’était pas une grosse rencontre. On sait qu’on peut encore mobiliser les gens ”, ajoute Madji Chaarana, président de l’UNEF Lyon. “On nous a beaucoup posé la question, précise-t-on à la CGT. Mais on est sûr que non. Il faut qu’on aille jusqu’au bout de toute façon. Au moment des manifestations contre la réforme des retraites en 2010, les manifestations ont duré des mois”.

“Le gouvernement est orgueilleux, mais on tiendra jusqu’à ce qu’ils retirent le texte”

Mais les syndicats sont-ils vraiment prêts à tenir des mois face à un gouvernement qui ne cède pas ? “On ne sait pas combien de temps ça durera, mais en tant que syndicat réformiste, on préfère être acteur qu’observateur”, annonce Force Ouvrière.

La loi El-Khomri est une horreur du XIXe siècle”, ajoute la CGT, “nous on est pour un code du travail du XXIe siècle.” Le syndicat a en effet prévu, en plus de demander le retrait du texte, une soixantaine de propositions qu’il compte bien soumettre au gouvernement et ainsi peser dans la balance. “Nous n’avons pas été consultés à l’origine. Ce texte-ci n’est ni négociable ni amendable. Ce qu’on veut c’est que le texte soit retiré complètement et rediscuté ensemble”, précise Force Ouvrière. Rediscuté et surtout refondé avec plus de contreparties pour les salariés. “Le gouvernement est un gouvernement de gauche, on attend de lui qu’il applique une politique de gauche”, résume Madji Chaarana.

Mais que faire si les deux forces en puissance, syndicats d’un côté et gouvernement de l’autre, restent campées sur leur position ? “Le gouvernement est orgueilleux”, annonce Pascal Lagrue, idée relayée également par la CGT : “il vient de lâcher sur l’inscription de la déchéance de nationalité dans la Constitution, il ne peut pas lâcher deux fois de suite.

Dans l’hypothèse où le texte serait maintenu, la CGT ironise avec en mémoire le souvenir des manifestations contre le Contrat Première Embauche (CPE) en 2006. À l’époque, le texte avait été voté, mais jamais appliqué puisque la mobilisation avait continué après son inscription au Code du travail. “C’est pareil ici. On se battra même si le texte est voté”, précise-t-elle.

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