CIRFA de Lyon : “Il y a un réel engouement des jeunes qui s’engagent”

Depuis janvier, les centres d’information et de recrutement des forces armées font le plein. Une situation qui s’accentue depuis les attentats qui ont touché Paris le 13 novembre. Qu’en est-il dans la région ? Reportage au Cirfa de Lyon.

CIRFA de Lyon

©Tim Douet
CIRFA de Lyon

Situé rue Gustave-Nadaud, dans le 7e arrondissement, le centre d'information et de recrutement des forces armées (Cirfa) de Lyon est adossé à tout le complexe militaire qui borde le Rhône et l'avenue Général-Leclerc. Dès l'entrée, les mannequins vêtus des uniformes des trois armées, terre, mer et air, donnent le ton.

Quelques jeunes attendent leur tour pour aller regarder une vidéo de présentation dans un espace entouré par un rideau qui rappelle la cotte de maille des chevaliers. L'une d’entre eux a un travail mais souhaite aujourd’hui s'engager. "Depuis les événements, j'ai fait ce choix, même si j'attends la formation pour voir", confie la jeune femme.

Une augmentation générale en 2015

Les trois uniformes

©Tim Douet
Les trois uniformes

Une vocation nouvelle qui ne semble pas isolée. "Ce lundi [16 novembre], il y a eu 244 personnes qui se sont renseignées, contre 40 à 50 par jour en temps normal. En moyenne en ce moment, nous sommes à 150 personnes par jour", explique le capitaine Jean-Michel, chef du bureau de l’armée de terre.

Cette augmentation se confirme au niveau national depuis le début de l'année 2015. "Il y a un réel engouement des jeunes qui s'engagent. Dans notre Cirfa, on a doublé le nombre de candidatures spontanées et triplé leur nombre sur Internet", poursuit le capitaine.

Dans la marine, c'est 37 % de visites en plus en 2015. Sur Internet, elles ont même doublé. "On recrutait 3 000 personnes en 2014. En 2015, ce chiffre est passé à 3 500", chiffre le lieutenant de vaisseau Patrick Martini, chef du Cirfa de Lyon et du secteur Centre.

De plus en plus de réservistes

Dans l'armée de l'air, c’est 40 % de fréquentation en plus. Alors qu'il y a en moyenne 21 personnes qui viennent par semaine en temps normal, il en vient au moins 30 depuis les attentats de janvier. "Nous recevons quatre fois plus de mails", ajoute le capitaine David Poinas, chef du Cirfa Air de Lyon.

Autre signal fort, les réservistes. Le nombre de ces personnes civiles, ou anciens militaires, qui souhaitent servir dans l'armée de façon ponctuelle augmente. "On reçoit aujourd'hui environ 30 appels par jour pour se renseigner sur la réserve, alors que d'habitude c'est entre 0 et 1 appel."

“On ne recrute pas tout le monde”

Depuis le gel de la baisse des effectifs annoncée par le président de la République, le besoin de militaires est passé de 10 000 à 15 000 par an. Si l'écart ne semble pas très important, le capitaine Jean-Michel explique que, "pour toucher 15 000 personnes, il faut en contacter 170 000". Ce qui nécessite un effort de communication conséquent.

Mais les candidats sont divers et leurs motivations aussi : "Pour les candidats qui viennent, les événements récents sont souvent le déclencheur d'un questionnement sur l'engagement qui est plus ancien", racontent-ils. Malgré ces besoins, cet engouement n'est pas une fin en soi pour les trois militaires.

"Dans la période actuelle, il n'y a aucun opportunisme. Il serait morbide de le faire. On ne recrute pas tout le monde", tempère le capitaine David Poinas. "En fonction des résultats, on retient les meilleurs ou ceux qui ont des spécificités qui correspondent à un poste. Le niveau d'exigence ne change pas", conclut le lieutenant de vaisseau Patrick Martiny.

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