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(Photo d’illustration)

La grève des médecins reprend dans le Rhône

La contestation des professions de santé entre dans une nouvelle phase. Les médecins sont en grève pour deux jours et commencent à refuser les cartes Vitale.

Après quatre jours de répit, la grève des professions de santé reprend ce lundi, sous une nouvelle forme. Suivant un premier et long mouvement du 23 au 31 décembre, l'heure est à des mobilisations ponctuelles et à une "guérilla administrative".

Les principaux syndicats ont dès aujourd'hui appelé à une "grève" de la carte Vitale. Le but ? Engorger les services de l'Assurance maladie, quitte à allonger les délais de remboursement. "Le retour aux feuilles de soins se mettra en place petit à petit, prévient Florence Lapica, déléguée régionale du syndicat MG France. On ne veut pas pénaliser nos patients, on compte sur leur accord."

Deux jours de grève

En parallèle, une nouvelle journée de grève a été lancée, à l'appel d'une partie des syndicats (FMF, SML). D'après Amélie Rubio, chargée de communication à l'agence régionale de santé (ARS), "l'ampleur du mouvement ne peut pas être mesurée", mais l'autorité a renforcé les centres d'appel du 15 et procédé à des réquisitions pour maintenir un niveau minimum de garde. Une partie des grévistes a manifesté devant le siège de l'ARS Rhône-Alpes, rue Garibaldi. 400 médecins ont jeté des blouses et des feuilles de soins dans un cercueil avant de les brûler.

Une seconde journée de mobilisation est prévue demain. Les généralistes, peu présents aujourd'hui, seront de la partie : "Le mouvement d'aujourd'hui concernait plutôt le secteur 2 [médecins conventionnés dont les honoraires sont libres, NdlR], précise Florence Lapica. Comme prévu depuis octobre, nous serons en grève demain." Ces deux journées de mobilisation ne seront pas prolongées et la contestation se fera plus diffuse.

Rencontre lundi avec Marisol Touraine

Les professions médicales protestent depuis le 23 décembre contre le projet de loi de santé de Marisol Touraine, la ministre des Affaires sociales. La contestation s'est cristallisée sur la généralisation du tiers payant, qui pourrait entraîner, selon les médecins, une surcharge administrative et des retards de paiement. Les grévistes contestent également le pouvoir accordé aux agences régionales de santé et craignent une étatisation de la médecine française.

Marisol Touraine a déjà obtenu par des concessions le retrait des urgentistes et des cliniques privées du mouvement. Seuls restent mobilisés les médecins libéraux, au premier rang desquels les généralistes. Ceux-ci réclament, outre le tiers payant facultatif, une équité tarifaire avec les autres spécialités : "Il s'agit de défendre notre métier", estime Florence Lapica. La ministre des Affaires sociales doit rencontrer lundi 12 janvier le Front généraliste, regroupement de syndicats autour de MG France. "Il n'y a absolument pas eu de discussions sur les généralistes, déplore la déléguée syndicale. Mais elle a accepté de nous recevoir."

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