Quand Gérard Collomb envoie le RAID arrêter un jeune de 16 ans

Le ministre de l'Intérieur a dépêché près de 200 policiers parce qu'un adolescent de 16 ans, qui ne trouvait pas la sortie de l'hôpital de Caen, avait proféré des menaces envers le personnel.

Un demi-siècle son abandon aux Etats-Unis, la doctrine Dulles, dite des "représailles massives", semble faire des émules place Beauvau. Le Canard Enchaîné révèle que Gérard Collomb a mobilisé 200 policiers dont deux unités du RAID pour arrêter un adolescent de 16 ans, dans un hôpital, le 9 mars. Ce dernier n'était même pas armé. Venu rendre visite à un proche, le jeune homme s'est agacé alors qu'il ne parvenait pas à trouver la sortie de l'établissement. Il a alors insulté et menacé le personnel. Un comportement peu civique certes mais qui ne valait peut-être pas le branlebas de combat.

"Agi par énervement"

Sauf que l'information tourne alors en boucle sur BFM TV. Sans davantage de vérifications Gérard Collomb décide d'envoyer deux unités du RAID, une de Paris et une de Rennes, ainsi que deux sections de CRS à Caen, toujours selon l'hebdomadaire satirique. En tout ce sont près de 200 policiers qui auraient été mobilisé. Les CRS ont fouillé l'hôpital jusqu'à 4h30 du matin.

"On peut supposer qu'il y avait une arme car la personne a prétendu en avoir une. Seulement personne ne l'a vue", a commenté la procureure de la République le lendemain. Quant au jeune danger, il a avoué devant la police judiciaire avoir agi "par énervement"... Outre-Atlantique, l'approche de Dulles avait fait place en 1962 à la doctrine MacNamara, dite de "riposte graduée". Une évolution à laquelle Beauvau pourrait songer.

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