Police lyon
© Tim Douet

Les décès et blessures graves imputables à la police bientôt recensés

Un outil permettant de recenser les tués et blessés graves par la police en expérimentation dans les Yvelines et en Gironde sera bientôt étendu sur le territoire français, dont à Lyon. Un dispositif de transparence longtemps demandé par des associations, qui ne fait pas mouche dans les services de police lyonnais.

Auparavant, seuls les chiffres de l'IGPN sur l'utilisation des armes par les forces de l'ordre étaient rendus publics. Désormais, les données concernant les décès ou blessures graves intervenus suite à une opération de police seront publiées chaque année. "J'avoue avoir du mal à comprendre" s'interroge Yann Rouchier du FPIP, "Quel est le véritable but de cette mesure ? Pour moi, c'est juste un effet d'annonce, comme la PSQ" (Police de Sécurité au Quotidien). Pas convaincus, les syndicats de police craignent surtout que ces données soient instrumentalisées. "On craint que ces chiffres soient interprétés n'importe comment, déjà que dans la police on a plutôt une présomption de culpabilité que d'innocence…" s'inquiète le syndicaliste. Son de cloche similaire à Alternative Police CFDT, où Hervé d'Eyssautier insiste, "On impute souvent des blessures aux policiers, alors que c'est faux. On l'a vu avec les dernières révélations de l'affaire Théo". Sur ce point, la patronne de l'IGPN a souligné que l'outil ne serait "certainement pas un recensement des bavures", puisqu'il pourra, par exemple, faire état de suicides intervenus dans des centres de rétention.

La transparence à tout prix ?

Pour l'ACAT (Action des chrétiens pour l'abolition de la torture), qui a publié en 2016 une enquête d'une centaine de pages sur l'usage de la force par les représentants de la loi en France, la mesure est une petite victoire. "C'est une demande que l'on porte depuis deux ans. On a un réel besoin de transparence sur le sujet. En réalisant notre rapport, on s'est rendu compte qu'il y avait un manque de transparence flagrant, même en interne" indique l'association qui confie que "La police elle-même n'avait pas tous les chiffres". Dans le détail, la comptabilité reprendra les événements qui ont fait l'objet de l'ouverture d'une enquête judiciaire, ceux ayant entraîné un décès, ou ceux qui ont nécessité un ITT de plus de huit jours.

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