Viout

Réforme pénale : “C’est insuffisant” pour JO Viout

Jean-Olivier Viout, procureur général honoraire de Lyon, était l’invité de L’Autre Direct ce jeudi 3 octobre à 9h à L’Institution. Selon lui, “le milieu [carcéral] ouvert fait défaut. Un conseiller d’orientation qui a 150 dossiers à suivre au quotidien, soyons sérieux, disons-le, c’est insuffisant !”

Depuis son départ en 2011 du poste de procureur général de la cour d'appel de Lyon, la parole de Jean-Olivier Viout s'est faite rare, notamment dans les médias. Il a accepté d'être l'invité de L’Autre Direct à l'occasion de la sortie d'un ouvrage sur les prisons lyonnaises, dirigé par l'ancien contrôleur des prisons et fondateur de l'OIP, le Lyonnais Bernard Bolze (lire ici).

Le procureur général honoraire de Lyon y consacre un article de deux pages à la prison de Montluc, tristement célèbre pour avoir été un lieu de détention des Juifs lors de la Seconde Guerre mondiale, et en particulier des enfants d'Izieu (La-prison-des-enfants-d-Izieu-bientot-classee-memorial, à lire ici).

“Le problème, ce n’est pas l’intention, ce sont les moyens”

Interrogé sur la réforme pénale menée actuellement par la garde des Sceaux, Jean-Olivier Viout juge qu'en termes de moyens prévus "c'est insuffisant". "Sur la philosophie qui sous-tend cette réforme, dit-il, je n'ai rien à dire, on a nous-mêmes été les militants" de ce projet. "Le problème, ce n'est pas l'intention, ce sont les moyens mis à disposition en matière d'encadrement du milieu ouvert des condamnés, on est dans une pénurie extrêmement ancienne. C'est bien de sécuriser un conseiller en milieu fermé, mais le milieu ouvert fait défaut. Un conseiller d'orientation qui a 150 dossiers à suivre au quotidien, soyons sérieux, disons-le, c'est insuffisant !"

“Les sorties sèches sont un problème”

Sur les nouvelles modalités de sursis avec mise à l'épreuve, "on a l'impression qu'on a inventé l'eau tiède (...) Une nouvelle modalité, un contrôle va s'exercer, tant mieux. Mais l'application ? Qui va contrôler, quand, comment ? On n'est pas obligé de passer par la case prison si on a commis une peine secondaire. Il est facile d'entrer en prison, mais les sorties sèches sont un problème".

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